Daryl Gregory in Bifrost 118 - Canapé et aliens

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une excellente novelette de Daryl Gregory,  Je Ne Suis Pas Malade Juste Mad , dont je vous parlais il y a quelque mois en VO   (je vous conseille de cliquer pour lire la genèse du texte qui, elle, n'est pas dans Bifrost) . On se parle...

Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs :
Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire.
Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment.
Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres...
Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admiration pour Iain Banks. Cet homme est peut-être décédé, mais ses livres vivent toujours, et ils ont eu un impact immense sur mon écriture et sur ma famille. Il suffit de demander à mon deuxième enfant, Ian.

Le texte ci-dessus est un thread de Daryl Gregory sur Bluesky.
L'histoire existe, elle s'appelle : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe. On peut la lire en ligne.

C'est une vraie histoire de space-op et d'invasion alien sur Terre, une vraie histoire de guerre interstellaire, une vraie histoire de déménagement de canapé dans un vieux combi pourri, une vraie histoire drôle avec des personnages qui évoquent irrésistiblement les winning-the-day-losers de Day of the Tentacle, une vraie déclaration d'amour à Iain Banks (exprimée explicitement à l'intérieur même de la nouvelle). C'est speed, drôle, excitant, intrigant. J'ai adoré.

Et puis il y a la patte Daryl Gregory. Cette espèce de douceur qui lui est propre, cette délicatesse et cette loyauté dans les sentiments, cette manière de mettre la famille au centre du récit et de faire des liens qu'elle crée la force principale des personnages. I’m Not Disappointed Just Mad est donc un pastiche amusant de Iain Banks mais surtout une vraie histoire de Daryl Gregory.

I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe, Daryl Gregory

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