Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Vertigéo - Bündgen - Chéry - Delporte


BREVE D'ETE

D'abord il y eut Vertigéo, une nouvelle de Emmanuel Delporte intégrée dans l'anthologie Au bal des actifs : demain le travail, publiée aux éditions La Volte.
Puis il y eut Lloyd 'Plus que de la SF' Chery qui décida d'assouvir sa passion de la BD en adaptant la nouvelle pour ce médium, et s'adjoignit pour ce faire l'assistance du dessinateur Amaury Bündgen. Naquit l'album Vertigéo, un one-shot dystopique à chute (sans mauvais jeu de mot).

Apocalypse nucléaire.
« Un cataclysme »
« Un immense nuage noir »
« Plus de soleil »
« Plus de vie »
« L'humanité frôla l'extinction »

Le monde est mort. Ou presque. Passé la catastrophe, les rares survivants se spécialisèrent. « Météorologues, sismologues, charpentiers...mécaniciens, ménestrels, forgerons ». Ils élaborèrent une société nouvelle, axée sur la survie, avec une hiérarchie stricte et une discipline de fer. Au loin, un Empereur, une idée plus qu'un homme. Et une humanité entassée dans des Tours, vertigineusement hautes.
Rien à voir avec Les Monades urbaines de Silverberg. Les Tours sont un univers concentrationnaire peuplé d’ouvriers plus ou moins spécialisés chargés de réaliser – au péril et souvent au prix de leur vie – la Poussée vers le haut, vers le ciel libre qu'on sait exister au-dessus des nuages qui recouvrent la Terre.

La Poussée, qui dure depuis des générations, se fait par blocs de cinquante étages avant un repos bien mérité. Elle doit être régulière et rapide. C'est le terrifiant Chambellan qui l'ordonne. Et peu importe les chutes, peu importe les Voraces (des sortes de ptérodactyles qui attaquent les ouvriers quand ce n'est pas les tempêtes qui les balaient) ! Ceux qui ne mettent pas assez d'enthousiasme à la Poussée sont impitoyablement sanctionnés par les Punisseurs, par le fouet ou l’exposition en cage suspendue.

Quand le repos est là, à la Halte 50 et avant la prochaine Poussée de cinquante étages, on lance des passerelles entre les treize Tours et des réjouissances ont lieu, dont les moindres ne sont pas la venue de ces Génitrices dont la mission est d'engendrer la main-d’œuvre future. Elles sont endoctrinées pour ça, comme le sont pour la Poussée les ouvriers de toutes spécialités. 
Par l'éducation, la propagande, le folklore, la répression, est enfoncé dans les cranes le credo simple : « Seule la Poussée compte ». Ad infinitum. Et quel qu'en soit le prix.

Mais il y a un secret aux Tours, qu'Ugo, un contremaître qui est notre guide dans le monde de Vertigéo, découvrira pour son effroi ; un secret dont la nature n'étonnera guère ceux qui connaissent les éditions La Volte où fut publiée l'anthologie-source.

Avec Vertigéo, le lecteur découvrira une histoire simple de domination politique qui rappelle, par son architecture linéaire, le Transperceneige et, par son système de contrôle social, les nombreuses dystopies existantes.
Le monde gris de Vertigéo est bien mis en image par Bündgen et le scénario est d’une clarté remarquable pour dire cet Omelas de masse.

Vertigéo, Bündgen, Chéry, Delporte

Commentaires

Roffi a dit…
Intéressant. C’est noté.
En plus j’avais prévu de voir le film ”Snowpiercer”de Bong joon Ho.