Le mensonge suffit - Christopher Bouix

* AVANT-PREMIERE : SORTIE EN AVRIL, UNE REDIFFUSION AURA LIEU * France, futur proche. Ethan Chanseuil est marié et père de trois enfants. Il est au chômage depuis trois ans. Il est référencé comme citoyen-utilisateur numéro 620.519.367-78. Sa valeur nette d’existence est estimée à 53611 crédits. Pas fameux ! Ce soir il est conduit ligoté, bâillonné, cagoulé sur une scène inconnue. Face à lui se trouve Milo, une IA incarnée dans un corps humanoïde. Des centaines de millions de métaspectateurices les observent virtuellement à travers leurs yeux connectés. Le spectacle – car c'en est un – va durer deux heures, deux heures à l'issue desquelles les spectateurs virtuels devront voter pour ou contre la culpabilité d'Ethan dans le meurtre de son beau-père. L'article L111-1 du Code de l’organisation judiciaire dispose que « Les juridictions judiciaires rendent leurs décisions au nom du peuple français » . Christopher Bouix pousse la chose à son extrême en transformant l'aud...

Regression - Bunn - Luckert - Enger


Adrian Padilla est un jeune homme sans histoires torturé par d’horribles cauchemars. Son amie Molly parvient à le convaincre de consulter Sid, un hypnotiseur de ses amis, afin de plonger au cœur de son inconscient vers ce qui les engendrerait. Lors de cette séance il apprend qu’il aurait eu une vie antérieure, celle d’un homme de la Renaissance nommé Gregory Sutter. Un homme possédé par un démon, un homme engagé, en compagnie de complices aussi illuminés que lui, dans une frénésie de meurtres et de luxure. Trauma personnel ou résurgence d’une vie antérieure ? Si Adrian penche pour le première hypothèse, Molly et Sid sont convaincus de la seconde. Mais quand ce dernier est retrouvé assassiné couvert de signes de torture rituels, Adrian doit se rendre à l’évidence : « même les paranoïaques ont des ennemis ».


Regression est une série de comics terminée de Cullen ‘Sixth Gun’ Bunn. Fantastique comme les autres créations de Bunn, elle développe le thème des vies antérieures dans une approche particulièrement gore et nihiliste.

Démons, système de réincarnation, vies antérieures et combattants éternels condamnés à s’affronter encore et encore au fil des siècles, Bunn imagine un culte maléfique et un mécanisme de possession dans lequel les membres trouvent une explication confortable à leurs propres perversions. C’est profondément noir sur la nature humaine jusqu’à une fin qui laisse un peu d’espoir sur icelle.


Body-horror rapide, rythmé, compréhensible sans difficulté malgré les allers-retours dans le temps et les phases de possession, Regression est très agréable à lire, du fait de son scénario dynamique et d’un graphisme qui plonge le lecteur dans une réalité alternative mystique et fragmentée, même si Bunn échoue largement à mettre le lecteur en empathie avec ses personnages.

Cullen Bunn dit avoir été inspiré par une expérience de régression réalisée par son père, hypnotiseur de scène, sur un spectateur volontaire. Il en a tiré une histoire terrifiante que l’hypnose met en branle. Un beau moyen de rendre hommage aux pères en ce jour où c’est leur fête.

Lisant Regression on pense parfois à Ligotti et parfois à Alan Moore ; il y a pire comme proximités.


Regression, trois tomes, Bunn, Luckert, Engel

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