Sherlock Holmes and the Servants of Hell - Paul Kane

Bon, faisons vite : C'est très mauvais. Il m'arrive, lecteur, de céder à des conseils malavisés, surtout quand il s'agit du plus grand détective du monde. Ici, ce mashup entre Sherlock Holmes et le Hellraiser de Clive Barker est de piètre qualité. Une première moitié (grosso modo l'enquête, sauf qu'elle est très modeste et que, de toute façon, si on lit ce livre c'est qu'on connaît déjà la réponse) dans laquelle l'auteur, Paul Kane, cite tellement d'affaires canoniques de Holmes qu'on dirait un mauvais étudiant rédigeant une mauvaise dissertation composée uniquement à base d'exemples. Une seconde moitié très (trop) orientée action dans laquelle ce sont alors les références à Hellraiser qui abondent, avec même le retour de Moriarty (!), du fantôme de Mary (!!) et, le ridicule ne tuant pas, une bibliothèque de magie dont Watson apprend, comme par magie justement, les sorts. Le tout est grotesque mais surtout ennuyeux ; je ne sais pas ce qu...

Horizons obliques - Richard Blake


Sortie demain de Horizons obliques, un one-shot SF de Richard Blake.

Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden.


Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album).

Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L'impression ne se dément jamais au fil des pages, alors que l'œil est capté par les architectures monumentales ou improbables, les petites villes tranquilles, les ciels colorés, les barrières dimensionnelles ou les représentations de flux d'énergie.

Le rythme qu'amène le découpage est également très réussi. Alors que je n'aime guère les BD avares de texte je dois admettre que la gestion des transitions et des silences est ici parfaite (le départ du robot pour la dimension parallèle, développé sur plusieurs pages, est un chef d'œuvre de ce point de vue, l'auteur parvenant à « animer » la chose avec grâce et fluidité sur le support statique des feuillets). François 'Cités obscures' Schuiten, qui interviewe Blake à la fin, ne dit pas autre chose.


Si le scénario est un peu verbeux et phlogistique, l'album est néanmoins un vrai plaisir à lire pour la beauté des images et la délicatesse de leur enchainement. On pense très fort au Metal Hurlant historique et à ses grands anciens ; le nouveau Metal ferait bien imho de proposer un gig à mister Blake.


Horizons obliques, Richard Blake

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