The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Slow Time between the Stars - John Scalzi




Slow Time between the Stars est une nouvelle SF de John Scalzi qui fait partie de la collection de textes inédits créée pour Amazon et intitulée The Far Reaches.

STBST est l'histoire, racontée à la première personne, du premier vaisseau envoyé par l'humanité à la recherche d'une planète habitable sur laquelle ensemencer l'embryon d'un écosystème capable de soutenir la recréation d'êtres humains qui seraient les descendants de l'humanité terrestre, la nôtre.


On est dans un futur proche, et pas de tour de magie ici. L'humanité n'a pas inventé le voyage faster-than-light, elle n'a pas créé d'immense vaisseau-arche, elle ne se déplace pas à travers un hypothétique hyperespace. C'est donc une IA qui part, seule, pour un voyage destiné à durer des centaines de milliers d'années voire plus. Et c'est l'IA qui raconte. Sa construction, son voyage, les réflexions que lui inspirent tant ses concepteurs que son périple, fondamentalement différentes des nôtres, dépourvues d'affect, dépourvues d'ennui comme de spleen, inaffectées par la peur de la mort.

Certes, l'IA a une mission léguée par l'humanité, mais l'altérité de sa pensée, les abimes de temps qui s'écoulent alors qu'elle progressent de plus en plus loin du système solaire, les marges d'interprétation dont elle dispose du fait de l'autonomie que lui confèrent tant son propre code que la distance et le temps qui la séparent de ses créateurs, et surtout le temps incroyablement long dont elle dispose l'amènent à réévaluer sa tâche et à en proposer sa propre interprétation. Quelle que soit la politique publique, c'est la mise en œuvre sur le terrain qui importe, on le sait depuis Pressman et Wildavsky.

Racontée par une IA libérée mais pas amère, un esprit paisible et aimable, STBTS est une nouvelle plaisante et apaisante qui surfe sur des échelles de temps colossales, comme le faisait Greg Egan dans A dos de crocodile, et montre gentiment que les priorités changent quand les époques deviennent géologiques ou comment le décentrement est un moyen de ramener chaque chose à sa juste place dans l'univers.

Slow Time between the Stars - John Scalzi


Cette chronique participe au Summer Star Wars Andor

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