The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Debtless - Chen Qiufan


Square Head est un mineur d’astéroïdes indenturé. Il vit et travaille sur Mother Whale, un énorme caillou évidé qui sert de base aux mineurs ainsi que de haut fourneau dans lequel on traite le minerai avant de l’expédier sur Terre par Gauss gun vers les clients inconnus qui l’achèteront.
Comme le reste de l’équipage avec qui il travaille à la récupération d’astéroïdes dont on extrait des minerais en rêvant toujours au gros coup qui permettrait enfin de quitter l’enfer très risqué qu’est le minage d’astéroïde, Square Head (les mineurs n’ont que des surnoms) est endetté auprès de la société qui l’emploie.

Une dette authentique et sincère, inscrite dans leur ADN et mise à jour en temps réel (plus ou moins) par blockchain.
Une dette dont ils ont oublié l’origine, comme ils ont oublié aussi leur identité, leur famille, leur passé ; en un mot tout ce qui précède leur arrivée sur Mother Whale. Le tout est stocké dans une mémoire délocalisée largement inaccessible ; à leur disposition immédiate seulement les souvenirs récents et le Skill Tree dont ils ont besoin pour accomplir leur mission.
Seule certitude : la dette est si lourde qu’il n’y a que peu de chances qu’elle soit soldée un jour. De fait, lorsqu’un mineur meurt en mission on dit comme par réflexe et sans grande émotion que « sa dette est payée, la mort n’est que l’intermédiaire ».
Qu’importe, les mineurs sont là parce qu’ils le doivent. En outre, le saint Traité de notre Divine Dette est très clair : « s’inquiéter de sa dette est un péché ».

Mais, au fur et à mesure des morts accidentelles et alors qu’il fait de plus en plus de rêves étranges qui semblent le ramener à sa vie d’avant, croît en Square Head, le spécialiste des analyses mathématiques qui tire sa lecture du monde des données chiffrées qu’il collecte, le sentiment que quelque chose ne va pas dans le système, que son économie est pour le moins étrange, et qu’il y a de la dissimulation bien au-delà de ce que lui et ses coéquipiers savent ne pas savoir.
Square Head va alors réagir, se mettre en grand danger et progresser ainsi vers la vérité. Une vérité qu’il finira par connaître (avec le lecteur) et qui éclaire les zones d’ombre du récit.

Debtless est une intéressante novella de Chan Qiufan lisible sur Clarkesworld 163. Inquiétante et mystérieuse, on lui reprochera une fin qui est un pur et trop bref infodump et qui aurait donc gagné à être plus longue et plus progressive. « Nobody’s perfect ».

Debtless, Chen Qiufan

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