The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Le cauchemar d'Innsmouth 2 - Tanabe d'après Lovecraft


Un mot rapide (car tome 2) sur le volume final de l’adaptation du Cauchemar d’Innsmouth par Gou Tanabe.


Nous avions laissé le narrateur du récit en pleine visite de la ville portuaire décrépite d’Innsmouth, peu après qu’il ait été témoin de phénomènes plus qu’étranges, et alors que le mystérieux ivrogne Zadok Allen venait de lui faire des révélations plus qu’inquiétantes sur la ville et ses habitants.

Pour l’infortuné et curieux narrateur il était temps de quitter une ville aussi peu engageante que rassurante, et de le faire vite.

Mais, alors que les hideux autochtones semblent commencer à s’intéresser d’un peu trop près à leur visiteur d’un jour, le bus censé l’emmener hors d’Innsmouth et vers Arkham est victime d’une opportune « panne ». Il faudra donc passer une nuit au Gilman House en attendant que la « panne » soit réparée. Une nuit qui sera longue. Très longue.


Vite et sans spoiler, on peut dire que ce tome 2 est au moins aussi réussi que son prédécesseur. Car il fait peur. Sans mouvement de caméra, sans effet sonore, Tanabe (bien aidé par le texte paranoïaque d’HPL) parvient à vraiment faire peur. C’est pour la narrateur qu’on a peur, pour sa raison et pour sa vie, lors de la très longue nuit qu’il passe dans une ville maudite, proche, bien trop proche, de l’inquiétant Récif du Diable.

Servi par des images superbes (l’antique bus d’Innsmouth, les toits d’Innsmouth au crépuscule, une porte grand fermée dont on espère qu’elle ne s’ouvrira pas, la ville dans sa décrépitude nocturne, les créatures - parfois en très grand nombre - qui investissent les lieux), l’album se lit d’une traite effarée. C’est d’autant plus talentueux que, si on a lu la nouvelle, on sait comment tout cela va évoluer puis finir, et que pourtant cette nouvelle narration de la même histoire agrippe le lecteur comme s’il l’entendait pour la première fois.


Indispensable.


Le cauchemar d’Innsmouth, tome 2, Gou Tanabe d’après Lovecraft

Commentaires

celindanae a dit…
C'est à nouveau réussi pour Gou Tanabe. Je connais la nouvelle d'origine par cœur et pourtant la voir ainsi mise en image m'a vraiment fait peur. Les hybrides sont tellement réussis, ils fichent une trouille, j'avais du mal à les regarder pendant la lecture.
Gromovar a dit…
C'est ça qui est fout, pas vrai ?
On a peur tout le long de cette traque.