Christophe Carpentier, premier Prix Jacques Sadoul

Oyez ! Oyez ! Belles gens ! Sachez qu'hier a été annoncé le nom du premier lauréat du Prix Jacques Sadoul. Il s'agit de Christophe Carpentier, pour la nouvelle Un écho magistral , écrite à partir de la phrase-thème :  « Je vais au café pour lire le journal d’avant-hier »  sur le thème tiré au sort : SF. Les belles personnes immortalisées ci-dessus constituent le jury du prix (qui a visiblement bien mangé et bien bu)  : Sixtine Audebert, Philippe Béranger, Morgane Caussarieu, Jean-Pierre Dionnet, Marion Mazauric, Nicolas Rey, Jean-Luc Rivera, Christophe Siébert, Jérôme Vincent, Philippe Ward et Joëlle Wintrebert. Le trophée sera remis à l'heureux élu aux Imaginales 2025 et il sera publié dans le recueil dédié.

Simulacres martiens - Eric Brown


Angleterre victorienne. Le monde a survécu à l'invasion martienne décrite par HG Wells dans La Guerre des mondes. Une affaire de virus terrestres contre lesquels les naïfs Martiens n'étaient pas immunisés et qui les ont anéantis (et oui, on perd toujours beaucoup à ne pas être vacciné).

Mais peu après sont arrivés sur Terre d'autres Martiens, pacifiques ceux-là, désireux de nouer une relation d'échanges fructueux avec les Terriens. Ils ont maintenant des ambassades, fournissent aux Terriens d’extraordinaires objets technologiques tels que des voitures électriques, entretiennent des lignes régulières Mars/Terre et reçoivent régulièrement les personnalités les plus éminentes de notre planète sur la leur.

Dans ce monde vit Sherlock Holmes (Wells rencontre ici Conan Doyle). Fidèle à sa réputation il a appris le gros de la langue martienne et beaucoup de son histoire en peu d'années, grâce à des ouvrages de référence tels que l'Encyclopedia Martiannica. Et c'est encore le bon docteur John Watson qui chronique ses aventures.


C'est dans ce cadre d'entente cordiale et après une enquête réussie de Sherlock Holmes pour les Martiens (à lire dans Bifrost 105) que celui-ci est sollicité une deuxième fois, pour résoudre cette fois le meurtre inexplicable d'un philosophe martien. Différence avec la première enquête, celle-ci doit se dérouler sur Mars, ce qui amène Holmes et son fidèle Watson à prendre le chemin de la planète rouge, de ses canaux et de ses villes couleur argile. Il y découvrira une réalité bien différente de celle qu'il imaginait.


Avec "Simulacres martiens", Eric Brown écrit un pastiche amusant de Wells et de Conan Doyle (on se demande même s'il ne fait pas un clin d’œil à son homonyme Fredric Brown avec le texte d'un pancarte). Il oppose l’intelligence de Holmes et la loyauté de Watson aux visées de politiques belliqueux qui trompent et manipulent. Il met en scène une courageuse résistante sous les traits de Freya Hadfield-Bell, une militante de la liberté entre suffragette et pétroleuse. Il réunit enfin deux personnages créés par Conan Doyle. Voyagent donc de conserve Holmes et le professeur Challenger, son contraire exact, qui explora le Monde perdu et trouve ici avec Mars un challenge (désolé) à sa mesure.

Aventures, traîtrises, batailles rangées, s'il y a peu d'enquête dans ce pastiche, merveilles et rebondissements ne manquent pas : on est en plein merveilleux scientifique. C'est un petit plaisir de dépaysement cosy.


Il est à noter que (déjà dit) cette novella fait suite à une nouvelle (non indispensable à la compréhension) à paraître dans Bifrost 105, mais surtout qu'elle précède un roman, publié en 2020 et non traduit, intitulé The Martian Menace dont "Simulacres martiens", largement remanié, forme le premier tiers. Ce roman vaudra la peine d'être lu car, s'il y a un regret à adresser à la novella c'est celui de laisser son lecteur à l'orée seulement d'événements qu'on prévoit d'importance.


Simulacres martiens, Eric Brown

Commentaires

Baroona a dit…
Ça a l'air franchement sympathique. Mais quand même, cette dernière information sur le roman est terrible. 😱
Gromovar a dit…
Peut-être qu'il suivra.