Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs : Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire. Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment. Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres... Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admir

Sandman Death - Neil Gaiman et al.


Quelques mots rapides sur le gros (368 pages) "Sandman Death" récemment sorti chez Urban Comics dans une traduction de Patrick Marcel.


Créée par Neil Gaiman (article de fond ici) et Mike Dringenberg, Death, La Mort, apparaît dans l'épisode 8 de la série Sandman, une histoire intitulée Le bruit de ses ailes, reproduite ici, dans laquelle Death rappelle à Dream qui elle est : Celle des Endless qui est présente lors de la mort de tout ce qui vit, qui aime sincèrement tout vivant mais ne peut faire cadeau d'aucune vie car sa mission est d'être la psychopompe ultime, signalant aux vivants que leur temps (si court soit-il, « You get what anyone gets, you get a lifetime ») est fini et qu'est venu le moment de passer dans...Dieu sait quoi.

Avec cet épisode 8, la série Sandman trouvait son ton et Death devenait une star du monde des comics qui reviendra dans d'autres épisodes de la série puis dans d'autres créations où elle tient la vedette.


Dans l'album Urban on trouve, après Le bruit de ses ailes, le Sandman #20 intitulé Façade (dessin de Colleen Doran) dans lequel une femme métamorphosée au-delà du supportable après une rencontre avec un dieu reçoit de Death le conseil qui lui permet d'échapper à une vie devenue insupportable.


Pour la suite, c'est essentiellement Chris Bachalo qui se colle au dessin.

Suit donc la mini-série La vie a un prix (The High Cost of Living) dans lequel, lors d'une folle nuit de marche et de périls dans New York, Death aide Hetty la Dingue (vieille de 250 ans quand même) à retrouver son cœur, dissuade sans prêcher le jeune Sexton de se suicider, et rencontre une future star de la musique encore inconnue et déjà en couple avec son amie enceinte.


Puis vient la mini-série suivante intitulée Une vie de rêve (The Time of your Life). On y retrouve la would-be star de La vie a un prix devenue une vraie célébrité et s'étant un peu perdue en route. On y voit comment Death offre, et c'est étonnant, une vie contre une vie pourvu que quelqu'un soit prêt à échanger. Juger sa vie, changer sa vie, choisir sa mort, c'est ce dont il est question ici.


Suivent enfin (désolé pour tous les avatars de Suivre) les plus courts Un conte d'hiver dans lequel on apprend que Death s'incarne une fois par siècle pour comprendre mieux les mortels et La Roue où un orphelin reçoit une leçon édifiante/lénifiante/pontifiante sur le sens de la vie.

Les histoires se terminent sur le très bon La mort et Venise avec son alchimiste qui croit avoir réussi à arrêter le temps et ainsi à berner la Mort. Erreur.

On est alors ici page 272 et les presque 100 pages restantes sont composées de dessins additionnels, de couvertures alternatives dont une de Bryan Talbot et, entre autres, d'une histoire de huit pages de prévention du SIDA et de safe sex qui fut distribuée à l'époque avec certains épisodes de la série.


Image d'une mort aussi inévitable que paisible et compatissante, Death est celle dont on voudrait qu'elle soit la dernière chose à pénétrer notre vision. Ne te précipite pas, lecteur, tu peux prendre un peu d'avance en lisant simplement ce gros volume.


Sandman Death, Neil Gaiman et al.

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