The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

New York Cannibals - Charyn - Boucq


Petit blurb pour parler de "New York Cannibals", la suite de Little Tulip.


20 ans ont passé depuis les événements du premier album. Paul, toujours tatoueur, a adopté Azami. La jeune fille est devenue une jeune femme, membre des forces de police et culturiste aux biceps surdimensionnés. Hélas pour elle, les nombreux produits qu'Azami prend depuis des années pour supplémenter son entraînement physique ont fini par la rendre stérile.

Et voilà que lors d'une intervention elle tombe sur un bébé abandonné, laissé dans une boite comme un paquet dont on veut se débarrasser discrètement.

En dépit de toutes les règles légales, Azami décide de conserver l'enfant, sans signaler à personne les circonstances de sa découverte. Et de là, tout va déraper. Car si l'origine de ce bébé est inconnue d'Azami, certains, dans l'ombre, savent bien qui il est et aimeraient bien remettre la main dessus, par la violence si nécessaire.


Comme annoncé, "New York Cannibals" est une suite, avec plus de fantastique que dans le premier volume et aussi les qualités et les faiblesses d'une suite.


Sur la fantastique tu verras toi-même, lecteur, je ne veux pas te spoiler.

Sur les qualités, elle sont nombreuses.

Bien plus longue que sa devancière, l'histoire, avec 140 planches, a le temps de déployer et d'explorer en détail un grand nombre de pistes et de rebondissements plus spectaculaires les uns que les autres. Le tout donne une narration bluffante qui fait de cet "New York Cannibals" un thriller palpitant.

L'album est aussi l’occasion de retourner par le souvenir à la Kolyma et de découvrir d'autres atrocités qui, faute de place, n'avaient pas été montrées explicitement dans le premier volume. Car, bien sûr, il y a encore ici correspondance entre le passé de Pavel et le présent de Paul et Azami, et qu'une fois de plus les horreurs du passé se sont transportées dans le présent malgré un continent de distance.

L'album aligne aussi, autour des deux protagonistes principaux, une galerie de personnages hauts en couleurs, qu'ils soient criminels endurcis, pauvres hères de la ville, anges de bonté aidant les miséreux, ou « officiels » dont on comprend peu à peu l'horreur de l'activité dans un monde où tout peut s'acheter si on est prêt à y mettre le prix (ce ne sont pas les vendeurs qui manquent).

Enfin, si possible, le monde décrit est encore plus crade que celui de Little Tulip. La ville est sale, taguée, délabrée, les souvenirs sont sales, les gens et leurs actes encore plus. Sanglant, violent, noir, "New York Cannibals" est une BD avec encore plus d'estomac que Little Tulip ce qui n'est pas peu dire.


Du coté des moins on pourra regretter un coup de revenons-y qui consiste à faire revenir (à la Marvel) un personnage qu'on avait cru mort, et une tendance à tangenter souvent le too much même si imho on ne saute jamais le requin (mais c'est de justesse).


Bien plus agréable à lire à la suite de Little Tulip qu'en one-shot (ce qui est néanmoins possible), "New York Cannibals" est un album intense qui agrippe son lecteur et ne le lâche pas jusqu'à l'avoir vidé, symboliquement, de toute son énergie. A lire sans hésitation.


New York Cannibals, Charyn, Boucq

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