Juste un tout petit mot sur "Daredevil Jaune", album cartonné disponible pour seulement 5,99 € au décours du Printemps des Comics 2021.
Daredevil, un des héros sûrement les plus faibles de l'univers Marvel. Aveugle doté de sens hyper-développés (dont un indispensable sens radar), Daredevil n'a aucun pouvoir spectaculaire. Les immenses talents athlétiques qui font sa force sont le résultat d'années d’entraînement, et pour équipement il n'a qu'un lasso-canne qui se dissimule dans le civil en canne d'aveugle.
Dans le civil justement, Daredevil est Matt Murdock, avocat à Hell's Kitchen, fils d'un mère décédée (quoique... on est chez Marvel) et d'un père assassiné. C'est en hommage à la force de ce père boxeur qui voulait que son fils s'élève par l'école que Matt s’entraîne en secret des années durant ; c'est de ce père courageux et noble, mort d'avoir refusé un combat truqué, que Daredevil/Matt tire son système de valeurs exigeant et attentif aux humbles.
Daredevil/Matt a un grand ami, Foggy Nelson, avec qui il fonde son premier cabinet. Il a un grand amour, Karen Page, qui fut d'abord secrétaire dans le dit cabinet. Après une relation radieuse puis de plus en plus compliquée, Karen fut assassinée par Bullseye, laissant dans l'âme de Daredevil/Matt une blessure qui ne se refermera jamais.
"Daredevil Jaune" est une recréation par le duo Loeb et Sale des origines du héros, des premiers temps de la collaboration avec Foggy, des premières aventures de « l'homme sans peur », du déroulé de sa vengeance, de l'amour naissant entre Daredevil et Karen. Un récit à la première personne qui est autant une élégie à Karen Page qu'un hommage à « Battling Jack » Murdock, le père de Matt.
Scénaristiquement c'est tout à fait satisfaisant, clair, ramassé, to the point tout en étant touchant.
Mais c'est pour le dessin que vous devez lire "Daredevil Jaune" même si vous connaissez déjà bien toute cette histoire. La puissance physique des personnages (notamment Daredevil), le dynamisme stupéfiant des scènes d'acrobatie ou de combat, la précision photographique des décors new-yorkais, époustouflent littéralement.
Et que dire des doubles pages ? De celle dans laquelle Battling Jack Murdock met KO son adversaire, signant par là-même son arrêt de mort ? Ou des nombreuses pleines pages, Daredevil terrassant Electro ou Karen sautant au cou de Matt un soir au bowling ? Là, on est éblouit.
Un dernier mot pour la colorisation, impeccable.
Voilà, rien de plus. Si on aime la BD et si on n'est pas allergique aux comics ou à Panini, on doit se faire le cadeau de lire "Daredevil Jaune".
Daredevil Jaune, Loeb, Sale
Commentaires