Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Période glaciaire - Nicolas de Crécy


Resortie chez Futoropolis de "Période glaciaire", un album de BD de cette collection Louvres, qui se donne pour objectif de faire connaitre le musée en images. Resortie pour fêter les 15 ans de la collection.
Habituellement je ne suis pas fan de ce genre d'art institutionnel mais ici le prétexte était post-apo et (xéno)archéologie. Alors...

Paris, dans 1000 ans ou plus.
Une expédition archéologique parcourt, à la recherche de vestiges archéologiques, les espaces glacés de ce qui fut Paris et dont le nom est oublié depuis longtemps.
Les humains sont accompagnés de chiens/porcs OGM affublés de noms de super-héros (qu'en ce temps on prend pour d'antiques divinités), notamment Hulk dont l'admirable civilité et le langage châtié peinent à dissimuler les sentiments qui animent son petit cœur battant.

Transportant avec eux la cryptique bannière dans laquelle un O est imbriqué dans un M et qui les enjoint à aller Droit au but, les aventuriers vont tomber sur un bout de Rungis puis, après nouvelle marche, sur le Musée de Louvres. Dans les deux cas, ils interpréteront ce qu'ils découvrent, graffitis ou tableaux de maître, à l'aune de leur culture propre, accumulant contresens et déductions erronées.
Dans le même temps, Hulk, détaché du groupe et passé par l'enceinte de Philippe Auguste, sympathise avec les objets du musée, momies, chenets antiques, ou taureaux ailés, jusqu'à aider à leur libération.

Le dessin, fruste comme de l'art pariétal lorsqu'il s'agit de l'expédition, se fait précis quand les œuvres sont montrées. Le contraste nous amène à nous interroger sur nos propres interprétations des Lascaux ou Chauvet.
Le scénario, imparfait, n'est qu'un prétexte à évoquer les œuvres. Drôle quand les chiens/porcs interviennent, intéressant quand il questionne nos vérités archéologiques comme le faisait Donald Kingsbury dans Psychohistoire en péril ou, encore mieux, Ken Liu dans Le Fardeau, moyen le reste du temps.

L'album vaut-il les 20€ qu'il coute ?
Pour l'histoire, sans doute pas. Mais c'est un bel objet, grand format sur papier épais. Et il présente de façon originale 92 œuvres du musée. Alors, on peut bien se faire un petit plaisir un peu inutile.

Période glaciaire, Nicolas de Crécy

Commentaires