Sortie hier du tome 2 de
la série Crusaders, titré "
Les Emanants".
Juste quelques mots pour dire que ce tome tient toutes les promesses que son prédécesseur avait énoncées.
Présent et passé en flashbacks permettent de connaître de mieux en mieux la personnalité de Natalia, cheffe de l'expédition humaine, et première des nôtres à entrer en contact direct avec une entité intelligente extra-terrestre. Et quelle entité !!!
Technologie hyper-spatiale à base de wormhole, Big Object si big que c'en est presque incroyable, évolution historique qui s'étale sur des millions d'années, ces Emanants, qui ont invité les humains à un rendez-vous à des milliards d'année-lumières du système solaire, sont si anciens, si sages, si puissants, qu'ils évoquent – élévation en moins – ce qu'on s'imagine des
Progéniteurs de David Brin.
Et pourtant, en dépit de réalisations si prodigieuses qu'elles dépassent l’entendement humain, si les Emanants ont convoqué presque toutes les races intelligentes du multivers – dans une Assemblée qui rappelle par sa diversité le Sénat Impérial de Corsucant mais semble bien plus efficiente que lui – c'est qu'ils sont confrontés, et toute l’intelligence du multivers avec eux jusqu'à la si peu évoluée intelligence humaine, à une menace proprement terrifiante.
Pensez Etoile Noire, pensez Scaythes d'Hyponéros, pensez Galactus, pensez intelligence destructrice à la puissance incommensurable.
C'est à la menace des Largans qu'est confrontée toute la vie existante, et c'est à une lutte à mort contre cette menace que les Emanants ont convié toutes les intelligences – jusqu'aux si jeunes et faibles humains, Natalia en tête.
Et, le moins qu'on puisse dire c'est que la guerre commence mal, car après la catastrophe qui ouvrait le tome 1 une autre conclut le tome 2.
Avec
Crusaders, Bec livre un excellent space opera.
Traitement sérieux du sujet
(ni humour ni Ewok), timeline en 10 puissance 9, terrain de jeu à la dimension de l'univers et plus, développement patient du personnage principal, foisonnement des formes de vie et d'intelligence, remise à sa place de l'humanité
(des microbes juchés sur des épaules de rien), enjeu de survie collective – le plus grand de tous.
Le lecteur suit, éberlué, les personnages du récit et s'ébaubit comme eux de tout ce qu'ils voient et apprennent.
D'autant que, sans communication possible avec l'arrière en raison de la distance vertigineuse qui sépare le système solaire du lieu où se tient l'Assemblée, le poids de toutes ces informations pèse sur les seules épaules de l'équipage très réduit des vaisseaux Crusaders humains.
C'est une chose de savoir que nous ne sommes pas seuls, une autre de comprendre qu'entre eux et nous le gouffre est si énorme que nous ne sommes là que par courtoisie. Nous étions premiers dans l'enfer de l'ignorance, nous devenons, en un saut hyper-spatial et une réunion de crise, les derniers au paradis de la connaissance.
Et nous apprenons en même temps qu'une entité menace de nous oblitérer totalement de la réalité. Rude awakening !
Graphiquement, Carvalho réussit l’exploit d'être encore plus impressionnant que dans le tome 1.
Scènes panoramiques spatiales, paysages extra-terrestres, structures manufacturées mesurables en UA seulement, diversité des formes aliens, explosions et destructions, tout saute au visage, d'autant que certaines images occupent de très grandes cases voire des pages ou double page entières. Il fallait une telle mise en image pour cette histoire, Carvalho la fournit.
Si tu aimes la SF, lecteur, tu devrais vraiment jeter un œil à cette série.
Vivement la suite.
Crusaders t2, Les Emanants, Bec, Carvalho
Commentaires