The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Vie et mort de Conan - Aaron - Asrar - Zaffino


Conan le barbare, Marvel, Panini, 160 pages, 6 histoires, 1 fil rouge, des couvertures, des interviews, des cartes du monde, 10 euros. Que demander de plus ?

Avec "Vie et mort de Conan", c'est le run 2019 de Conan par Jason Aaron, Mahmud Asrar, Gerardo Zaffino, et Matthew Wilson, que publie aujourd'hui Panini dans une édition plutôt satisfaisante.

De la naissance de Conan, mis bas par sa mère sur un champ de bataille, à l'âge mur de celui qui se fit roi d'Aquilonie de ses propres mains et à qui la couronne pesa souvent plus qu'un joug, ce sont six vignettes, six moments d'une trentaine de pages chacun, reliés par le fil rouge d'un destin funeste promis à Conan, sa vie durant, par la sinistre Sorcière rouge, que proposent les auteurs de la BD. Inventant de nouvelles histoires qu'il immisce dans la chronologie imaginée par Howard, Aaron fait renaître le sword and sorcery du héros barbare.

On le suit des arènes de combat de Zamora aux sous-sols de la tour de l'archidémon Razazel, des champs de bataille d'Aquilonie aux terres pictes d'outre-Rivière noire (après la chute de Fort Tuscelan), de la Némédie (et son alter-arbre du malheur qui n'a pas plus que l'autre raison de lui) aux rues de Tarantia (sa capitale, dans laquelle il se change, par désœuvrement nocturne, en justicier), des eaux de la Côte noire (où, tel le marin de Coleridge, il mène un bateau fantôme vers un hypothétique salut)  aux déserts disputés qui séparent Turan et Stygie, Conan parcourt le monde, tuant, pillant, buvant, (baisant peu, autre temps...) dans un cycle sans fin qui le met aux prises avec les plus grands périls qu'on puisse affronter, entre guerriers pictes, sorciers maléfiques, serpents géants, monstres, et morts-vivants.

L'esprit y est, le souffle aussi. Même si les histoires sont nécessairement un peu courtes, le ton des nouvelles de Howard est présent.
On retrouve ici la force surhumaine et le sens tactique du Cimmérien. On loue son héroïsme et son courage. On s'amuse de ses traits de caractère, aussi outrés que son physique : inconséquence, forfanterie, outrecuidance, mais aussi courage, détermination, respect des qualités martiales. Des traits de caractère qu'on identifie tant dans les mots de Conan lui-même que dans le off à la troisième personne d'un narrateur qui se fait ici chroniqueur.

Les graphismes suivent et font vivre le monde barbare de Conan, un monde dans lequel la civilisation n'est qu'un îlot assiégé entre contrées barbares et poches antédiluviennes de sorcellerie. Un monde aussi dans lequel la civilisation est si indolente et corrompue que Conan préfère régulièrement la fuir pour retourner vers des lieux où le rang se conquiert et ne s'hérite pas.

Une lecture très agréable ; ce n'est pas de la grande philosophie mais, par Crom, ça fouette le sang !

Conan le barbare, Vie et mort de Conan, Aaron, Asrar, Zaffino

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