The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Longer - Michael Blumlein


"Longer" est une novella SF de Michael Blumlein, récemment publiée chez Tor.

Futur. Gunjita et Cav sont deux grands scientifiques, des génies. En résidence temporaire sur la station Gleem One, ils doivent trouver une solution médicamenteuse à la limite de deux réjuvénations par personne. Car si la médecine de leur temps offre trois « vies » à chaque humain capable de payer, une troisième réjuvénation individuelle serait dangereuse au point d'être inenvisageable.

Gunjita et Cav sont mariés depuis une vie. Gunjita vient de faire sa seconde réjuv', la dernière, Cav, qui en a tout autant besoin, attend, traîne, trop pour que ce soit innocent.

Dans le même temps, une sonde ramène sur Gleem One un solide étrange trouvé collé à un astéroïde. La chose ressemble à du vomi solidifié. Elle est inerte mais les mesures auxquelles on la soumet renvoie des résultats étranges. Vivante (sous quelque forme étrange), morte, ou simplement minérale – le plus probable. Cav se passionne pour cette question, qui pourrait redonner un sens à sa vie et n'a pas de réponse simple, jusqu'à se convaincre que la chose est vivante sous une forme quelconque et qu'il doit le prouver, alors même qu'il s'éloigne d'une Gunjita qui, elle, voudrait tant mettre au point le signal d'alerte biologique à même de prévenir d'une mort imminente. L'un veut toucher une vie étrangère quand l'autre cherche comment préserver encore plus longtemps la vie humaine.

"Longer" aborde quantité de sujets passionnants :

Que faire de plusieurs « vies » ? Comment se motiver, trouver un sens à ce surcroît de temps ?
Que retenir ? Qu'oublier au fil de l'eau ? Combien de temps pour pardonner ?
Avons-nous le droit de modifier nos organismes ? Et quelle humanité après ?
Avons-nous le droit de créer des organismes quasi humains ad hoc ? Quels droits pour eux ?
Est-il éthique de supporter l'inégalité intrinsèque de la médecine régénérative ?
Sommes-nous seuls dans l'univers ? Saurions-nous reconnaître la vie extra-terrestre si on nous la mettait sous le nez ? Et qu'est ce que la vie, d’ailleurs ?

Mais : Trop de sujets trop divers en trop peu de pages, une écriture régulièrement pompeuse, de longs passages qui ressemblent à des dialogues de théâtre ; la novella ne choisit jamais de quoi elle parle en priorité et donne l'impression d'être le babillage parfois grandiloquent d'un enfant qui a trop d'idées et pas les moyens de les exprimer de manière convaincante.

Certaines personnes ont le don de rendre chiant n'importe quel sujet intéressant, simplement par leur manière de les aborder, les auditeurs de Bourmeau en savent quelque chose. Ici, Michael Blumlein réussit le même tour de force.

Longer, Michael Blumlein

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