The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

La solution à sept pour cent - Nicholas Meyer


"La solution à sept pour cent" est un amusant pastiche de Sherlock Holmes, écrit par Nicholas Meyer.

Enfin, pour être exact, le texte auquel accède le lecteur est la mise en forme lisible d'un témoignage retrouvé par hasard dans un grenier. Un texte dicté, en 1939, par un docteur Watson vieillissant à une sténo/dactylo qui proposait ses services d’écriture aux résidents de la maison de retraite dans laquelle il finissait paisiblement ses jours. Une confession qui, depuis, dormait, inconnue de tous. Un témoignage qu'après de longues années la chance et Nicholas Meyer auront rendu accessible au grand public.

Et quel témoignage !!!

Le lecteur découvrira ici plusieurs vérités si bouleversantes qu'on pourrait qualifier cette Solution à sept pour cent de Manuscrits de la mer morte du holmesisme.

Le texte ayant été largement authentifié, tout holmesien conséquent devrait le lire, pour passer derrière l'écran de fumée et découvrir le vrai que dissimulait le mythe.

Brace yourself ! lecteur holmesien, c'est à une révolution copernicienne que tu vas être confronté.
Tu apprendras que certains des récits rapportés par John Watson étaient des faux, écrits dans l'unique but de protéger un secret d'Etat et des vies privées.
Tu sauras pourquoi Holmes est vraiment allé en Autriche, et pourquoi il n'en revint pas.
Tu loueras le grand détective pour avoir repoussé de plusieurs années une guerre atroce.
Tu découvriras qui est vraiment le Professeur Moriarty et quel rôle il joua dans la vie de Sherlock (et accessoirement de Mycroft) Holmes.
Tu assisteras à une rencontre entre deux des plus grands esprits de l'époque, un détective du monde et un détective des âmes.
Tu verras Holmes vaincre son plus grand ennemi.
Tant d’incroyables merveilles !
Si tu es toujours là, et pas encore à lire, ne te prétends plus holmesien !

Documenté, le récit de Meyer rend un bel hommage au corpus holmesien. Notes de bas de pages, références, allusions, ton, rien ne détonne dans cette Solution à sept pour cent. Et néanmoins, plein de rouerie, Meyer prend la peine de prévenir son lecteur, par l'entremise d'un avant-propos écrit par John Watson, qu'il trouvera peut-être des différences de style entre ce témoignage et les écrits habituels du docteur – différences dues aux années écoulées, à l'absence de notes, à une dictée orale.

On appréciera le souci du détail de l'auteur. On aimera aussi, des rues embrumées de Londres aux fastes chatoyants de la Vienne des Habsbourg, suivre à nouveau les traces du plus brillant esprit du siècle, ici singulièrement handicapé. Et quelle joie d'assister à la rencontre improbable entre deux géants du siècle finissant : l'illustre Londonien et le controversé Viennois.

Si l'histoire n'est guère complexe, elle fait la part belle à l'aventure et aux rebondissements, dans un genre qu'on ira jusqu'à qualifier de mélodramatique. Comploteurs, assassins, victimes en grande détresse, Holmes, une fois encore, prend tous les risques pour rendre justice à l'innocence meurtrie tout en s'impliquant dans la marche du monde ; sans oublier de régler avec courage et brio le problème majeur qui empoisonna toute son existence. De la belle ouvrage.

On regrettera juste une haletante poursuite en train qui, si elle est spectaculaire, paraîtra peut-être un peu longue au fanatique d'enquête et de déductions. Et on signalera que le roman a été adapté au cinéma par Herbert Ross en 1976.

La solution à sept pour cent, Nicholas Meyer (lu en VO)

Commentaires

Thomas Day a dit…
Le film est très très bien. La scène-clé où est révélée la véritable identité de Moriarty est excellente. Dommage qu'on ne le trouve pas en DVD ou en bluray à un prix décent, mais j'ai peut-être mal cherché. Par contre on trouve assez facilement La vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder. Excellent aussi. Et drôle (les scènes en Ecosse !).
Gromovar a dit…
Merci, je note les deux références.
Et bonne année à toi.
Baroona a dit…
Ça me donne envie de devenir holmesien, d'être capable de lire un roman en anglais et de passer mes réticences sur les oeuvres référencées/réutilisant des personnages connus. Rien que ça.
*cède à la facilité et s'en retourne lire "Les Quatre de Baker Street"*
Gromovar a dit…
Achète toi quelques-unes des nouvelles et commence à découvrir.