Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Revue de BD : Shi 3 (Zidrou) et Ténèbres 5 (Bec)


"Revenge !", Shi tome 3. Toujours aussi brillant.
L'heure de la vengeance a sonné pour Jennifer et Kita. Les deux femmes - que leur quête et leurs malheurs rapprochent de plus en plus - viennent solder les dettes de tous les hommes qui les ont fait souffrir, et ils sont nombreux. Insaisissables, elles assassinent et marquent leurs victimes du signe de la vengeance.
Parallèlement, et si loin d'elles qu'elle leur est invisible, la reine Victoria utilise son exécuteur des basses œuvres - Lord Kurb - pour tirer partie des manigances des illuminés de Lac Erié qui rêvent de reconquérir les USA pour l'Angleterre.

Dans la veine des feuilletonistes du XIXème, Zidrou tisse un récit où s'entremêlent secrets de famille et secrets d'Etat.
Les faux semblants d'une société bourgeoise victorienne aussi corrompue moralement qu'obsédée par les apparences y sont montrés sous leurs traits les plus infâmes. Suivant les pas des deux jeunes fugitives, le lecteur visite lieux et moments peu ragoutants d'un monde pour lequel l'essentiel était que la vitrine soit belle, quel que soit l'état de l'arrière-cuisine. Et alors que Victoria et ses services préservent la vitrine et utilisent à leur profit les turpitudes de la cuisine, Jennifer et Kita se sont données pour objectif d'y pénétrer pour y apporter le chaos.

Au service de son récit d'enquête, de secret, et de complot, Zidrou s'offre une galerie de personnages pittoresques, beaux ou laids, aimables ou haïssables, forçant le trait pour qu'aucun ne puisse laisser le lecteur indifférent. Dans un monde organisé selon des rapports de domination extrêmes entre possédants et miséreux, hommes et femmes, Blancs et non-Blancs, chaque protagoniste ne peut être que victime ou bourreau, et on ressent un vrai plaisir à voir certaines victimes devenir bourreaux à leur tour. Avec une mention spéciale pour une gamine des rues à la langue bien pendue qu'on quitte fort dépitée mais dont on espère qu'elle aussi aura sa part de vengeance méritée dans le prochain tome.

L'histoire avance, elle est sciemment spectaculaire, de nouveaux éléments annoncent les émois du tome 4, et les dessins sont toujours absolument magnifiques. C'est beau, captivant, touchant. A lire sans faute.

Shi 3, Revenge ! Zidrou, Homs


"Créatures", tome ultime du Ténèbres de Bec et Iko.
Avec ce tome 5, la série Ténèbres connait enfin sa conclusion après 5 ans d'interruption. On éprouve à la lecture le genre de sentiments qui est la plus fréquent dans ce genre de situation. Satisfaction de découvrir la fin de l'histoire, mais aussi léger détachement car - en dépit d'une relecture - les braises émotionnelles sont trop loin dans le passé pour être vraiment incandescentes.

L'arrivée dans la ville fortifiée de Ti-Harnog offre un répit de courte durée aux fuyards conduits par la princesse Tifenn. Mais les créatures sont décidées à poursuivre leur oeuvre de mort et la traîtresse qui les y aide n'interrompt ses manœuvres délétères.
Surmontée leur rivalité amoureuse, les guerriers Ioen et Arzamas doivent s'allier pour défaire définitivement les créatures.
La Reine des monstres se dévoile enfin et - confronté à l'anéantissement - le roi Ti-Harnog accepte à contrecœur d'être le dernier rempart de l'humanité face au fléau ailé, même au prix d'un coût humain énorme. Il y a du Minas Tirith ici. Du Grima langue de serpent aussi.

Héroïsme et vilenie sont présents à parts égales dans ce dernier opus. L'histoire se termine. La paix revient dans le monde ravagé d'Ioen. Il est temps maintenant de panser les plaies et de reconstruire.
Bec conclut tous ses fils et apporte au lecteur les réponses qui étaient en suspens. Job done. Ni zone d'ombre, ni - c'est dommage peut-être - coup de théâtre exploitant pleinement l'origine des créatures et de leur Némésis.

Le dessin est toujours spectaculaire, rempli de décors impressionnants, même si certains combats de masse semblent perfectibles.

Ténèbres 5, Créatures, Bec, Iko

Commentaires

Baroona a dit…
Il me semble avoir déjà croisé "Shi" à la bibliothèque, sans avoir franchi le pas, ne sachant pas trop. Je prends donc note de m'y atteler en 2019. ^^
Gromovar a dit…
Et tu feras bien ;)