Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Brève revue de BD - Conan et Planet of the Apes Visionaries


"Au-delà de la rivière noire" est la première des trois adaptations de Conan proposées par Glénat que je trouve vraiment réussie. Il faut dire que la nouvelle originale est aussi considérée comme la meilleure, peut-être, de toutes celles que le volcanique auteur Texan, grand ami de Lovecraft, écrivit.

On y voit Conan tenter de protéger une colonie aquilonienne contre sa destruction par les guerriers pictes qui vivent au-delà de la rivière noire. On l'y voit échouer, non sans être parvenu à tuer un démon, alors même que le courageux et noble Balthus, de son côté, sacrifie sa vie pour sauver les colons civils d'une mort certaine.

Superbement adapté, le texte est résolument noir.
La rivière noire est la frontière, aussi physique que symbolique, entre monde civilisé et terres barbares. Seul Conan, parce qu'il est barbare, peut la franchir et en revenir vivant ; même les soldats ensauvagés qui l'accompagnent n'ont pas ce qu'il faut. Quant à l'emprise de la civilisation sur la barbarie, elle est toujours précaire et transitoire, vouée à céder, en dépit de sa supériorité technique, sous les assauts de la barbarie.
Un bien beau texte et un bien bel album, parfaitement illustré, qui se conclut ainsi : « La barbarie est l'état naturel de l'humanité...La civilisation n'est qu'un accident...La barbarie finira toujours par triompher. »


La planète des singes est un roman publié en 1963 par Pierre Boulle. Il devint un film de cinéma très connu qui mettait Charlton Heston en vedette. Tout le monde ici l'a vu, je pense.

Le premier scénario adapté du roman le fut, dès 1965, par Rod 'Twilight Zone' Serling. Mais aucun film n'en fut jamais tiré, pour des raisons de coût ; le métrage célèbre utilise un scénario de Michael Wilson. Pourquoi ?
Roman et scénario original se situent à une époque contemporaine. La civilisation des singes est une civilisation technique semblable à la nôtre. Filmer le scénario original aurait, à l'époque, coûté trop cher au studio qui possédait les droits. Décision fut donc prise de transposer l'histoire dans un monde pré-contemporain, afin de ne pas avoir à représenter des villes modernes. D'où le film qu'on connait, avec ses singes arboricoles et cavaliers qui ne connaissent ni l'électricité ni le moteur à explosion.

"Planet of the Apes Visionaries" est une adaptation en BD du scénario original. Si les lignes de force de l'histoire sont globalement celles que le cinéphile connait, sa survenue dans un monde qui est le nôtre en mode alter change la vision qu'on peut en avoir. Les braconniers motorisés fumeurs de cigarettes, les zoos humains, les humains de cirque ou dressés comme des ours danseurs, augmentent le prégnance du message antispéciste. Le lyssenkisme du Docteur Zaïus en est renforcé. La condamnation explicite de la pulsion de mort humaine aussi. Et les tribulations stupéfiées de l’astronaute humain, en Candide malchanceux qui finit par devenir, un temps, à la mode, rappellent autant Elephant Man que les classiques Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur ou Les Voyages de Gulliver, dans une ambiance résolument Twilight Zone assez différente de celle du film.

Conan, Au-delà de la rivière noire, Gabella, Jean
Planet of the Apes Visionaries, Gould, Lewis

Commentaires

Efelle a dit…
Ce troisième tome sur Conan se détache en effet du lot.