The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

In the House of Aryaman, a Lonely Signal Burns - Elizabeth Bear


"In the House of Aryaman, a Lonely Signal Burns", est une novella d'Elizabeth Bear, le premier de la série intitulée Sub-Inspector Ferron Mysteries, autrement dit une série policière.

Dernier quart du XXIème siècle, Bangalore, Inde. Un homme, Dexter Coffin (misère !), est retrouvé mort dans son appartement fermé. Mais est-ce bien lui ? Et est-ce seulement un homme d'ailleurs ?
Car, de fait, on n'a retrouvé sur le sol qu'un tas de chair sanguinolent, ce qui resterait d'un homme qu'on aurait retourné de l'intérieur pour lui mettre le dedans dehors. Pour la sous-inspecteur Ferron et son assistant Indrapramit, une enquête difficile commence avec ce meurtre en chambre close. D'autant que le chat-perroquet du mort, seul témoin potentiel du meurtre, semble avoir eu la mémoire effacée.

Avec "In the House of Aryaman, a Lonely Signal Burns", Bear inaugure une série police procedural dans un univers entre cyberpunk et solarpunk, et s'essaie à l'indofuturisme. Rien n'y manque. Qu'on en juge !

Lieu :

Une Inde après les mystérieuses Naughties, dont on ne sait rien mais dont on peut imaginer qu'elles furent terribles – et sûrement peu ou prou guerrières climatiques.
Une Inde dans laquelle la plupart des gens sont sans emploi et vivent de l'aide sociale ; live « on basic » ou « on dole », comme sur la Terre surpeuplée de The Expanse, un rêve pour certains parait-il.
Une Inde qui a accompli le grand virage écologique, avec appartements familiaux ou individuels adaptées, plantes GM récupératrices d'énergie solaire et d'eau de rosée, production électrique individuelle par la marche ou le pédalage, etc.
Une Inde dans laquelle les biotechnologies règnent en maîtresses, entre plantes éco-responsables, modification de l'ADN pré et/ou post naissance, animaux de compagnie chimères tels que les chat-perroquets ou les renards GM (ceux-ci passés de mode).
Un monde sans lequel on ne se déplace quasiment plus entre pays, pour des raisons énergétiques évidentes, comme à la fin du magistral En panne sèche de Eschbach.

Personnes :

Des ajustements neurochimiques de l'humeur, permettant d'adapter au mieux son état d'esprit à la situation conjoncturelle ou au bruit de fond de son existence.
Des améliorations cyber. offrant connexion et infos dans le champ de vision, filtrage des sensations entrantes, etc.
Une IA algorithmique d'enquête policière.
Des univers de réalité virtuelle immersive, dans lesquels certains se perdent, notamment la mère de Ferron (d'où problème domestique, problèmes d'argent, névrose familiale, and so on).
Le choix pour chacun de redéfinir à tout moment son identité et son nom (qu'on appelle d'ailleurs Handle, le terme informatique signifiant Pseudo).

Et puis, il y a un « signal posthume » venu de la galaxie d'Andromède, qu'on resitue dans la cosmogonie indienne dans un souci d'exotisme de bon ton.

Last but not least, Bear n'oublie pas de checker – sans zèle excessif – la case Appropriation culturelle « “Cute,” said Indrapramit dryly, following her gaze. “The Yank is going native.” » ou la LGBT-friendly « It was in a kinship block teaming with her uncles and cousins, her grandparents, great-grandparents, her sisters and their husbands (and in one case, wife). »

Mais, imho, qui trop embrasse mal étreint.

Présentant un monde très (trop?) foisonnant, se créant la possibilité d'ajouter du vrai drama familial aux enquêtes policières, instillant du mystérieux SF par le biais de l'étoile pulsante, s'essayant sans vrai succès à l'humour, Bear bombarde le lecteur de background et se retrouve à bâcler son enquête en chambre close (elle avait pourtant joué la sécurité en choisissant le classique des classiques) dont la solution arrive si vite que c'en est absurde, après un de ces twists qui utilisent la science comme parfois la magie

Finissant la lecture, on a l'impression d'avoir, au mieux, vu un pilote, au pire, visité l'appartement témoin d'une résidence en time-sharing. Perso, guère envie de poursuivre, les ficelles sont trop grosses et trop nombreuses.

In the House of Aryaman, a Lonely Signal Burns, Elizabeth Bear

Commentaires

Alias a dit…
De Elizabeth Bear, j'avais lu "Karen Memory", un western steampunk (tendance lesbien, non-binaire et non-eurocentré) et je vois très bien le genre de truc abominablement foisonnant que ça peut donner en futuriste.

Ça me fait quand même un peu envie, je dois dire.
Gromovar a dit…
Tu peux y aller, ça se lit en une heure.
Alias a dit…
Ah ben ouais, si c'est du foisonnant en une heure de lecture, c'est probablement un peu hardcore, mais j'y jetterai un œil si ça passe à ma portée.