Et bien, clairement, si Harlan Ellison ( le gars ci-dessous avec l'exquise veste safran) était toujours vivant j'adorerais être pote avec lui. Surtout que dans ce volume, il a écrit avec des potes. Je ne peux en dire plus, mais ça viendra. Rien de plus. Sinon voici ce qui m'attend :
Grandville Force Majeure - Bryan Talbot - Magnifique
Une fois encore, Bryan Talbot nous offre de retourner dans le monde uchronique de Grandville avec "Force Majeure", le dernier opus de la série policière alternative. Une fois encore, c’est d’une qualité rarement atteinte dans d’autres séries. Et c’est, je le crains, la dernière fois que nous aurons l’occasion de nous réjouir d’une telle lecture.
Le Détective Inspecteur LeBrock est de retour à Londres après des aventures parisiennes lors desquelles il a tué l’un des frères de Tiberius Koenig, « le Napoléon du Crime », un dinosaure violent et mégalomane.
Koenig veut se venger. Il veut aussi mettre en coupe réglée la pègre londonienne, par la violence, l’intimidation, le rapt, et le meurtre. Les deux projets convergent, Koenig trouvant aussi brillant qu’amusant de faire d’une pierre deux coups en piégeant LeBrock à l'occasion de son OPA hostile sur les bas-fonds londoniens. Devenir Capo dei capi en ruinant dans le même mouvement la réputation et la vie de LeBrock, c’est la douce vengeance qu’il a conçu et qu'il met en branle dès le début de l’album.
LeBrock vaincra-t-il Koenig ? Empêchera-t-il le monstrueux malandrin de s’en prendre aux siens ? Lavera-t-il sa réputation souillée ? Ce sont les enjeux de l’album.
En 160 pages environ, Le Brock connaitra l’agression, la trahison, la descente aux enfers et, espérons-le, la rédemption.
Il racontera un peu de son histoire, son enfance, très vite, puis surtout ses premières années dans la police, sous l’aile protectrice de son mentor, le très holmésien Stamford Hawksmoor, qui lui apprend toutes les ficelles du métier de détective et lui donne la force de résister au classisme rampant des anciens d’Eton qui méprisent le prolo LeBrock et dirigent le Yard malgré leur incompétence crasse.
Il devra protéger ses parents, ainsi que la belle Billie dont il est tombé amoureux et qui porte son enfant, de la cruauté extrême de Koenig.
Arrêter « le Napoléon du Crime » nécessitera d’avoir toujours avoir un ou deux coups d’avance sur lui, de faire confiance à ses proches, d’employer au mieux son art du déguisement, sans oublier de faire montre d’autant de courage physique que de sens de l’improvisation, car cette fois les probabilités sont contre LeBrock tant le plan conçu par son puissant ennemi est machiavélique. Le final sera apocalyptique ou ne sera pas.
Il ne faudra pas feuilleter pour savoir comment tout cela tourne sous peine de ruiner son propre plaisir – un étui noir anti-spoil empêche d’ailleurs d’accéder par erreur aux dernières pages. Il faudra lire tranquillement, savourer l’argot des personnages, comprendre les finesses de l’histoire, s’extasier devant la beauté des dessins ou le nombre des références, jusqu’à cet Enfer reconstitué qui sert de base à Koenig.
Qu’ajouter ? C’est beau, c’est bien écrit, c’est malin, c’est diabolique. On doit lire "Grandville Force Majeure", comme on devait déjà lire les autres Grandville. Grandville Force Majeure, Bryan Talbot
Noël approchant, je vous mets ici une BA officieuse de l'album pour vous motiver.
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