Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs : Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire. Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment. Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres... Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admir

Petit traité de hasardologie - Krivine contre la bétise


Un court post pour parler du très excellent "Petit traité de hasardologie" de Hubert Krivine. En des temps où le complotisme se nourrit autant de la malveillance de certains que de la méconnaissance mathématique des autres, ce type d'ouvrage de vulgarisation me parait extrêmement utile, de ceux qu'il faudrait mettre entre toutes les mains, ce qui serait bien plus efficace que tous les cours d'EMC infligés à corps perdu à des élèves confits dans l'huile des réseaux sociaux, de leurs approximations, et de leurs contre-vérités.

En 160 pages accessibles (pour peu qu'on fasse un tout petit effort de concentration), Krivine explique ce qu'on peut faire dire et surtout ce qu'on ne doit pas faire dire - car c'est tout simplement faux - aux probabilités. Très illustré d'exemples concrets, renvoyant en annexe pour les calculs mathématiques, Krivine éclaire sans aveugler. On en sort plus sage.

Pourquoi certaines choses sont-elles inconnaissables à part sous la forme - inévitablement insatisfaisante - de probabilités ?
Pourquoi ne faut-il pas confondre causalité et corrélation ?
Pourquoi est-il raisonnable d'aller à l’hôpital même si, objectivement, on y meurt beaucoup plus souvent que dans son lit ?
Pourquoi n'est-on pas sûr d'avoir 50 piles en tirant 100 fois à pile ou face ?
Pourquoi le manque d’informations suffisantes empêche-t-il de "prédire" ce qui va survenir ?
Que ne peut-on pas faire dire à une moyenne ?
Qu'est ce que la loi des grands nombres, ou une loi gaussienne, et que permettent-elles de "prédire" ? Pourquoi la régression à la moyenne explique-t-elle certaines réussites miraculeuses ?
Pourquoi la loi des séries est-elle une vue de l'esprit ?
Pourquoi est-il indispensable (en Bourse on aurait dû s'en souvenir) de savoir si des évènements distincts sont indépendants ou pas ?
Pourquoi, dans le cas d'évènements rares, faut-il se méfier comme de la peste des faux positifs ?
Pourquoi, enfin, certains évènements sont-ils chaotiques par nature et défient donc toute tentative de prévision ?

Utile, très utile, à lire, faire lire, et travailler. Parallèlement à La démocratie des crédules.

Petit traité de hasardologie, Hubert Krivine

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