BOF : Exordia - Seth Dickinson

Ca commençait bien : Par un premier contact dans les rues de New York entre Anna Sinjari, une jeune kurde rescapée – à quel prix – du génocide de l'Anfal , et Ssrin, une alien à l'allure de serpent à huit têtes, dans le ton léger du  An absolutely remarkable thing de Hank Green. Ca continuait bien aussi : Une alien rebelle venue d'un empire totalitaire et surpuissant pour trouver sur Terre un artefact qui pourrait permettre la chute du régime ethnocidaire auquel elle appartient. Un background original dans lequel un univers métaphysique, où se retrouvent les âmes qui ne sont rien d'autre que la récapitulation des choix et des raisons des choix de chaque individu, se surimpose à l'univers physique. Des âmes existentialistes donc, et un univers métaphysique qu'on peut manipuler afin de prendre le contrôle de la réalité, un peu comme dans le brillant Ninefox Gambit de Yoon Ha Lee. Un EMP mondial d'origine alien qui ramène le monde au XIXè siècle – avec la po...

Metropolis tome 4 : la machine célibataire


Tome 4 et fin de la série uchronique rétrofuturiste "Metropolis". Un album organisé autour de trois moments forts.

D'abord, le mystère est éclairci. Les explications sur les (lointaines) racines du drame de la Place de la Réconciliation arrivent de manière tout à fait explicite. Et comme on pouvait le supposer, Hitler, manipulateur dans l'ombre, n'est pas étranger à l’histoire.
Certains regretteront peut-être cette récapitulation ; je trouve qu'en conclusion d'un cycle BD étalé sur trois ans, elle n'était pas inutile.

Ensuite, les personnages arrivent aux conclusions inévitables de leurs trajectoires. C'est vrai pour Faune comme pour Lohman ou Loulou. Tous paient cher leur implication dans l'affaire.

Enfin, les auteurs nous introduisent à la vérité du monde. Courant à la machinisation de toutes choses, le monde n'est pas un. Fondé sur une idée de la réalité comme Machine célibataire aussi insensée et inconsciente que la machine à punir de La colonie pénitentiaire ou qu'Azathoth lui-même, "Metropolis" développe un système de mondes parallèles qui n'est pas sans évoquer Christopher Priest. Logique au vu de ce qui précédait, la présentation qui en est faite est un peu pompeuse imho. Difficile de trouver le ton juste pour exprimer ce genre de choses.

Quoi qu'il en soit, c'est encore une fois une belle œuvre d'imagination qu'a livré Lehman ainsi qu'un bel hommage à une SF un peu oubliée. J'avais intitulé ma chronique du tome 1 "Un monde sans croix de bois", elles y apparaissent à la fin de ce tome 4. La boucle est bouclée comme elle devait l'être.

Metropolis t4, Lehman, De Caneva, Martinos

Commentaires