Eric LaRocca - As-tu mérité tes yeux ?

Agnes Petrella est une jeune américaine un peu dans la dèche. Elle est lesbienne aussi, ce qui ne change pas grand chose à l'histoire au début alors que « dans la dèche » en est le point de départ. En ce 26 mai 2000, Agnes, qui a besoin de 250$ pour payer son loyer du mois, poste sur un forum queer une annonce pour mettre en vente un épluche-pomme vieux de plus d'un siècle. Contrairement à ce qui se pratique habituellement, elle a composé pour ce faire un message de presque quatre pages dans lequel elle explique avec force détails à quel point cet épluche-pomme est un élément important de son histoire familiale et donc à quel point aussi il lui est pénible de s'en séparer. Nécessité faisant loi elle s'y est finalement décidée mais, dit-elle, elle ne consentira à vendre l'objet qu'à un collectionneur sérieux (!). Deux jours plus tard, après quelques réponses insultantes, Agnes en reçoit une intéressante d'une certaine Zoe Cross qui dit être intéressée et prêt...

La montagne sans nom - Robert Sheckley - Retour de Bifrost 80


La maison d’édition indépendante Le passager clandestin est une toute petite maison radicale, engagée et militante contre une certaine forme insatisfaisante du monde. Au milieu des non fictions, on y trouve la collection Dyschroniques qui remet à l’honneur des textes anciens de grands noms de la SF.

Nouvelles ou novellas posant en leur temps les questions environnementales, politiques, sociales, ou économiques, ces 18 textes livrent la perception du monde qu’avaient ces auteurs d’un temps aujourd’hui révolu. Et si certaines questions semblent moins d’actualité, d’autres, en revanche, sont devenues brûlantes et illustrent, hélas, la pertinence des craintes exprimées par les auteurs de SF.

On notera que chaque ouvrage à fait l’objet d’un joli travail d’édition, chaque texte étant suivi d’une biographie/bibliographie de l’auteur, d’un bref historique des parutions VO/VF, d’éléments de contexte, ainsi que de suggestions de lectures ou visionnages connexes. Une bien jolie collection donc.

Commençons par la très courte nouvelle de Robert Sheckley, "La montagne sans nom". On y voit une équipe de « travaux publics » chargée de remodeler une planète pour la rendre confortable à coloniser – sur Terre on dirait « viabiliser une parcelle ». Mais les indigènes, dont il est clair qu’ils devront dégager, posent problème. Et pas seulement les indigènes, hélas pour la multi planétaire exploitante. Petit texte très (trop ?) classique dans la forme, abordant autant la question de la colonisation étrangère que celle, interne aux USA, dont les amérindiens firent les frais, il pose aussi de premières interrogations environnementales, et questionne la certitude occidentale d’une Création donnée par Dieu à l’Homme pour en user à sa guise. Le traitement, du fait de la brièveté et de la prévisibilité du texte, est néanmoins anecdotique. J’arrête ici pour ne pas écrire une chronique plus longue que la nouvelle. Première publication de "La montagne sans nom" aux USA en 1955.

La montagne sans nom, Robert Sheckley

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