Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...
Habituellement je ne réponds pas (plus) aux tags. Mais celui-ci m'ayant été attribué par Lhisbei (qui m'est un peu dans la blogosphère ce que Castor est à Pollux), je ne peux m'y soustraire.
Il semble que je doive :
1- Remercier la personne qui m’a nominé et mettre un lien vers son blog
2- Écrire un post contenant une brève histoire de mon blog.
3- Donner un ou deux conseils pour de nouveaux blogueurs.
4- Sélectionner 15 autres blogs
1 - Lhisbei - du RSF Blog - sait bien que je la remercie. Pour m'avoir taggé bien sûr mais aussi pour être un alter ego indispensable dans l'aventure du Prix Planète-SF avec ses nombreux hauts et ses quelques bas.
2 - Brève histoire (que j'ai l'impression d'avoir raconté dix fois) : Quoi de Neuf sur ma Pile commence en 2007 pour transmettre à mes amis irl un compte-rendu de mes lectures. Les posts, au début, sont donc courts car ils sont destinés à des gens qui me connaissent, me font confiance, et n'hésitent pas à suivre mes recommandations. Puis, un jour, arrive le premier commentaire d'un inconnu. C'est alors la prise de conscience de l'existence d'une audience plus large qui, progressivement, m'a obligé à des chroniques plus argumentées. Aujourd'hui nous en sommes donc à 1633 articles (pas que des livres mais presque). L'aventure continue. Et je ne suis pas mécontent d'avoir une mémoire - fut-elle externalisée - de mes lectures. Quoi de Neuf sur ma Pile permit l'aventure du Planète-SF, avec les blogueurs les plus proches, mais ceci est une autre histoire, en cours d'écriture. Je remercie (et vous devriez aussi) Benoit Felten qui m'a suggéré un jour d'aérer un peu les gros pavés de texte que je livrais bruts de décoffrage.
3 - Conseils à un jeune blogueur (d'après Rilke) :
Ne commence que si tu en as vraiment envie. Il y a bien d'autres moyens d'utiliser son temps libre.
Ecris ce que tu penses, et écris-le vraiment. Rien n'est pire que les périphrases qui essaient de dire sans dire.
Si tu assassines, argumente. Si tu encenses, argumente aussi.
N'hésite jamais à corriger une erreur factuelle, ou une tournure blessante si on te les signale. Tu n'y perds pas ton intégrité, tu prouves que le premier jet n'est que rarement le bon.
Essaie d'enrichir de références extérieures quand c'est possible (un livre ne flotte pas dans l'éther).
Réponds à tous les commentaires, ou chronique beaucoup de VO comme ça tu en auras peu ;)
Parviens à déconnecter ta chronique (et donc ton cerveau) de la sympathie ou de l’antipathie que t'inspire l'auteur (je sais que c'est très difficile). Sinon, tu ne pourras jamais être honnête dans ta recension.
Ne remercie pas dans ta chronique en cas de SP. Crois-tu que les journalistes du Magazine Littéraire commencent leurs articles en remerciant les éditeurs ?
Arrête quand ça devient une corvée. Il y a bien d'autres moyens d'utiliser son temps libre.
4 - Sélectionner 15 autres blogs :
Oula. Lhisbei et ses devanciers ont déjà taggé plein de monde. Je ne crois pas avoir vu passer Arutha, alors...
5 - Comme Lhisbei :
Lis ce que tu veux. Chronique ce que tu veux. N'hésite pas à aller contre l'opinion générale sur un livre, or else you're only Jumping someone else's train
Pas du tout d'accord concernant le fait d'éviter d'identifier clairement un SP. C'est une question de transparence envers le lecteur (ça relativise les soupçons de critiques de complaisance et de collusion), et j'ajoute qu'à titre personnel, il m'a été clairement demandé par un des éditeurs avec qui j'ai été en partenariat d'indiquer explicitement qu'il s'agissait d'un SP.
De plus, ta comparaison me paraît peu pertinente : un blogueur lambda n'est pas un critique littéraire officiel, dont c'est le métier, exerçant dans un magazine consacré à la critique, et où il est évident que les livres ont été fournis gratuitement. Il n'est donc pas du tout évident pour le lecteur des critiques de ce blogueur lambda que certains livres ont pu être fournis gratuitement par l'éditeur, ce qui fait qu'il est d'autant plus important d'identifier clairement les critiques concernées comme relevant d'un Service Presse.
Les chroniques qui commencent par "Je remercie XXX de m'avoir envoyé ce livre" me donnent envie de fuir tout de suite. J'oscille entre le "trop peu mature" et le product placement des jeux télés.
Si le lecteur cherche ton intégrité, il la trouvera (si elle existe) sur le long run, en voyant que tu peux dire du bien comme du mal d'un même auteur ou d'un même éditeur (c'est vrai que dans le cas de Bacigalupi, c'est dur). S'il ne cherche pas, tant pis.
Je sais que tu n'as de contact avec aucun pro, moi j'en ai plein parce que quand le blogging m'a donné l’occasion de sympathiser avec des gens que j’admirais, j'ai sauté dessus. Et pourtant, cherche chez moi, tu verras que je ne suis jamais complaisant (même si parfois ça me coute). L'intégrité, imho, elle est dans ton texte, pas dans un slogan.
Mais après, chacun fait comme il veut sur son blog. Sur ce point, je pense que nous serons d'accord.
Pour être clair, mon commentaire ne te vise pas, je lis tes critiques avec attention (particulièrement celles sur les livres en VO, où tu es devenu déterminant pour certains de mes choix de lectures), j'ai du respect pour ton travail et je sais très bien que lorsqu'il faut être très critique, tu sais le faire.
J'utilise moi-même le "je remercie XXX de m'avoir envoyé ce livre", car outre une question de respect envers le lecteur, cela me paraît relever de la simple politesse envers l'éditeur (qui y trouve son compte en cas de critique positive, on est bien d'accord, et qui ne fait pas ça par altruisme, on est d'accord aussi). Pour autant, je n'ai pas l'impression de faire du placement de produit, et certainement pas celle de proposer des critiques immatures (juste centrées au maximum sur les aspects pratiques et concrets, ce qui est une ligne éditoriale et pas une lacune). Dire du bien et du mal du même auteur ou éditeur, je coche les deux cases, c'est fait.
Pour tout le reste, je suis d'accord. Par contre, je précise qu'il est inexact de dire que je n'ai de contact avec aucun pro, d'ailleurs c'est l'un d'eux qui m'a suggéré d'ouvrir mon blog plutôt que de publier mes critiques sur Amazon.
Je te souhaite un Joyeux Noël, au plaisir de discuter à nouveau avec toi sur quelque plate-forme que ce soit.
Raccord en totalité avec ton billet (et Bacigalupi, of course)
Apophis : la politesse c'est d'accuser réception du livre en remerciant de l'envoi. Pour le reste, le fonctionnement d'un critique dans une revue, un journal et celui d'un blogueur ne sont pas différents. Le distinguo pros / amateurs n'a pas lieu d'être : chez Bifrost ou Galaxies, pas de journalistes professionnels ... Pourquoi faudrait-il remercier un éditeur d'envoyer un livre pour lequel il attend un retour "critique" ? Le merci public donne invariablement une impression de subordination, impression fausse la plupart du temps au demeurant...
Oh purée, l'esprit de Noël a atteint Gromovar, il a répondu à un tag. T'es foutu, mec ;) Et parmi les conseils à un nouveau blogueur, tu n'as pas cité l'importance de la couleur de fond ? Noyeux Joël !
Commentaires
De plus, ta comparaison me paraît peu pertinente : un blogueur lambda n'est pas un critique littéraire officiel, dont c'est le métier, exerçant dans un magazine consacré à la critique, et où il est évident que les livres ont été fournis gratuitement. Il n'est donc pas du tout évident pour le lecteur des critiques de ce blogueur lambda que certains livres ont pu être fournis gratuitement par l'éditeur, ce qui fait qu'il est d'autant plus important d'identifier clairement les critiques concernées comme relevant d'un Service Presse.
Les chroniques qui commencent par "Je remercie XXX de m'avoir envoyé ce livre" me donnent envie de fuir tout de suite. J'oscille entre le "trop peu mature" et le product placement des jeux télés.
Si le lecteur cherche ton intégrité, il la trouvera (si elle existe) sur le long run, en voyant que tu peux dire du bien comme du mal d'un même auteur ou d'un même éditeur (c'est vrai que dans le cas de Bacigalupi, c'est dur). S'il ne cherche pas, tant pis.
Je sais que tu n'as de contact avec aucun pro, moi j'en ai plein parce que quand le blogging m'a donné l’occasion de sympathiser avec des gens que j’admirais, j'ai sauté dessus. Et pourtant, cherche chez moi, tu verras que je ne suis jamais complaisant (même si parfois ça me coute). L'intégrité, imho, elle est dans ton texte, pas dans un slogan.
Mais après, chacun fait comme il veut sur son blog. Sur ce point, je pense que nous serons d'accord.
J'utilise moi-même le "je remercie XXX de m'avoir envoyé ce livre", car outre une question de respect envers le lecteur, cela me paraît relever de la simple politesse envers l'éditeur (qui y trouve son compte en cas de critique positive, on est bien d'accord, et qui ne fait pas ça par altruisme, on est d'accord aussi). Pour autant, je n'ai pas l'impression de faire du placement de produit, et certainement pas celle de proposer des critiques immatures (juste centrées au maximum sur les aspects pratiques et concrets, ce qui est une ligne éditoriale et pas une lacune). Dire du bien et du mal du même auteur ou éditeur, je coche les deux cases, c'est fait.
Pour tout le reste, je suis d'accord. Par contre, je précise qu'il est inexact de dire que je n'ai de contact avec aucun pro, d'ailleurs c'est l'un d'eux qui m'a suggéré d'ouvrir mon blog plutôt que de publier mes critiques sur Amazon.
Je te souhaite un Joyeux Noël, au plaisir de discuter à nouveau avec toi sur quelque plate-forme que ce soit.
J'avais en tête d'autres types de blog sur lesquels émojis et autres pictogrammes remplacent les analyses.
Pour ce qui est de tes contacts pro, my mistake o_O
En tout cas, ça illustre bien le fait que je te considère comme quelqu'un d'indépendant.
Joyeux Noël à toi aussi, et à une prochaine.
(je suis soufflée, merci bro')
Raccord en totalité avec ton billet (et Bacigalupi, of course)
Apophis : la politesse c'est d'accuser réception du livre en remerciant de l'envoi. Pour le reste, le fonctionnement d'un critique dans une revue, un journal et celui d'un blogueur ne sont pas différents. Le distinguo pros / amateurs n'a pas lieu d'être : chez Bifrost ou Galaxies, pas de journalistes professionnels ... Pourquoi faudrait-il remercier un éditeur d'envoyer un livre pour lequel il attend un retour "critique" ? Le merci public donne invariablement une impression de subordination, impression fausse la plupart du temps au demeurant...
Et parmi les conseils à un nouveau blogueur, tu n'as pas cité l'importance de la couleur de fond ?
Noyeux Joël !