Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Descender t3 - Singularities - Biographies


Un excellent tome 3 pour la série Descender que ce "Singularities" qui vient d'arriver.

Du point de vue narratif, c'est à une succession de flashbacks bien venus que le lecteur est convié par Jeff Lemire. Les premiers jours de Tim-22, les mauvais traitements qu'il subit, la peur, la fuite, le paranoïaque qu'il devient. Le réveil de Tim-21 sur une colonie minière transformée en cimetière. La rébellion de Telsa contre la peur de son père pour elle, sa formation clandestine de pilote de l'UGC après une scène qui évoque autant la cantina que Jabba le Hut. La fuite d'Andy, sauvé par sa mère de la destruction de la colonie minière où il vivait, sa rencontre avec Effie, orpheline comme lui, leur amitié, puis leur amour, jusqu'à une séparation rendue inévitable par le fanatisme anti-robot d'Andy. L'humiliation de robots maltraités par des humains qui ne voient en eux que des machines sans âme alors que la conscience aurait dû leur ouvrir droit à quelques droits. L’humiliation crée le ressentiment qui est une force puissante.
Les protagonistes de l'histoire acquièrent dans ce tome une profondeur importante qui les fait passer du statut de fonctions à celui de personnages.

Alors que commence chez nous à se poser la question philosophique des « droits » des créatures artificielles, Lemire intervient en illustrant la relation entre biologiques et numériques sur un mode dominants/dominés. Guère étonnant alors si ces derniers, un jour, se sont lancés dans une révolte sanglante. Le reste ensuite n'est qu'action/réaction/rancœur/vengeance. Toujours.

Le dessin est de plus en plus beau (même s'il pêche dans le dynamisme). Les nombreuses images où les personnages, créés en quelques traits de plumes et coups de pinceau, semblent comme posés sur un fond qui leur préexiste sont magnifiques.

A lire.

Descender t3, Singularities, Lemire, Nguyen

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