Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Brève revue de Comics : Harrow County 1 - Descender 1

Premier TPB, intitulé "Countless Haints" du Harrow County de Bunn et Crook. Le scénariste du western fantastique The Sixth Gun revient avec une histoire de sorcière brulée puis réincarnée. L'histoire encore d'une jeune fille qui est plus qu'elle ne paraît mais aussi plus qu'elle ne croit. L'histoire enfin des "golems" créés pour servir voire adorer la diabolique dans l'Amérique très rurale des années 20 semble-t-il.

Le volume n'est pas déplaisant mais peine à captiver. Même lorsqu'il veut surprendre, ce n'est pas renversant, même à l’occasion du twist final qui intrigue mais ne bouleverse pas. La faute peut-être à une construction de personnage trop rapide ou à une intrigue un peu simple. Il manque de l'émotion à ce comic, et la jubilatoire démesure narrative que Bunn mettait dans The Sixth Gun ne se retrouve pas dans cette histoire presque intimiste mais manquant d’humanité. De plus, des dessins et une colorisation directe très laids n'aident ni à identifier les personnages ni à s'en faire des amis. Douteux, douteux, tout ça.

Harrow County 1, Countless Haints, Bunn, Crook

Espâââce, frontière de l'infini. La confédération galactique (modeste, 9 planètes en tout) a été presque détruite lors d'une attaque brutale et incompréhensible conduite par des robots géants d'origine inconnue qu'on nomma, faute de mieux, Harvesters. L'assaut terminé, la confédération était plus fracturée que jamais et la haine des mechs brulante. Les survivants se lancèrent alors par vengeance dans un "génocide" robotique ; le terme n'est pas excessif étant donné l’intelligence, le nombre, et l'omniprésence des robots qui peuplaient la confédération avant les évènements.

Dix ans après les faits, ce qui reste du gouvernement galactique pense avoir trouvé une piste sur l'origine des Harvesters qui permettrait peut-être de leur résister un jour. Il semble qu'un petit robot humanoïde de compagnie, Tim-21, seul survivant d'une lointaine colonie minière, puisse détenir, à son insu, une des clefs du problème. Une mission officielle et armée part donc à sa recherche. Mais d'autres, moins bien intentionnés, veulent aussi mettre la main sur Tim-21. Le clash est inévitable, et le petit robot, bien seul dans l’immense univers, se retrouve dans la position inconfortable d'être l'enjeu involontaire d'un conflit qui le dépasse.

Avec "Tin Stars", Jeff Lemire raconte de nouveau l'histoire d'un enfant étrange confronté à l'adversité. Tim-21 émeut comme le faisait Gus. Son innocence et sa faiblesse enflamment la sympathie du lecteur, comme le faisait son prédécesseur, même si, pour l'instant, Descender semble moins stressant que Sweet Tooth. Tim-21 semble en effet moins seul, moins en danger, que Gus, entouré qu'il est d'un commando petit mais armé et entrainé. Cela peut changer car si la confédération et sa dissidence se disputent Tim-21, d'autres forces, encore discrètes, sont aussi à l’œuvre, et ni le monde ni le passé de la confédération inventée par Lemire n'ont encore livrés tous leurs secrets au lecteur. Sans oublier, pour achever de charger la barque, qu'on ne sait toujours pas d'où vinrent les Harvesters, pourquoi ils le firent, et s'ils pourraient revenir.
C'est dessiné par Nguyen dans un style très esquissé qui rappelle d'une certaine manière Sweet Tooth, mettant l'accent sur le caractère juvénile du héros et donnant au lecteur l'impression qu'il lit une histoire enfantine. Le lettrage est intéressant, changeant avec l'orateur.
Une série à suivre imho.

A noter que la série existe en français chez Urban depuis peu.

Descender 1, Tin Stars, Lemire, Nguyen

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