Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Family Guy in space


Décidément il faut que Nancy Kress arrête d’écrire des novellas, ou que j’arrête de les lire. C’est l’un ou l’autre.

USA, avenir proche, dystopie légère aperçue en fond (dystopie ou simplement le bordel politique et social possible à moyenne échéance). Un vaisseau alien est arrivé (il est déjà là au début du récit), a envoyé une ambassade à NY (évidemment), puis annoncé une terrible nouvelle à l’humanité. Un nuage de spores cosmiques virales approche de la Terre. Nous serons tous morts dans quelques mois.
A moins que, tous ensemble, aliens et humains mettent au point un vaccin (en quelques mois !).

Bon…
Une ou deux (trois ?) idées. Une utilisation de l’ADN mitochondrial qui explique pourquoi les aliens ne le sont pas tant que ça in fine (ils viennent d’ailleurs aussi pour retrouver ceux qui leur sont apparentés). Une organisation sociale alien, (très) vaguement esquissée, basée sur le clan familial. Les effets contrastés du premier contact. Etonnamment, l’effondrement social probable qu’amènerait la quasi certitude de l’annihilation imminente n’est pas abordé.

Et deux personnages en autant de fils alternés pour porter le récit : Marianne une scientifique dont on ne comprend pas ce qu’elle vient faire dans cette galère car, c’est elle-même qui le dit et en dépit de sa découverte initiale, le travail que lui demandent les aliens aurait pu être fait par n’importe quel technicien compétent. Noah, son fils, qui, divine surprise, s’avère être directement concerné par le projet alien. Quelle chance scénaristique !

L’histoire n’est jamais prenante et ceci pour plusieurs raisons. D’abord, des personnages sans grande profondeur qui sont plus des masques de théâtre destinés, par leur relation et ce qu’elle implique, à dramatiser un tant soit peu un récit qui ne l’est guère, dramatique. Justement, une tension jamais présente, alors que l’enjeu est pourtant le plus élevé possible, en raison d’un déroulé plat qui refuse toute accélération (et, cerise sur la gâteau, finit par s’écrouler comme un soufflé). Enfin, tout ceci sent vraiment le réchauffé. Il n’y a rien dans cette histoire qui ne rappelle pas autre chose. L’ADN mitochondrial déjà vu chez Egan dans Mitochondrial Eve (incluse dans le recueil Radieux). Le vaisseau alien à New-York et les aliens bienveillants rappellent Le jour où la Terre s’arrêta. Les quelques pompeuses cérémonies aliens m’ont fait penser à certaines scènes de Star Trek. Enfin, l’effet du contact à été traité (et surtout développé) par tant de gens que je ne les citerai pas ici.

Comment ce texte, après le déjà décevant After the Fall, Before the Fall, During the Fall, a-t-il pu se retrouver nominé Nebula 2015, c’est un mystère pour moi. A moins que le Nebula se spécialise maintenant dans la SF éducative publiable dans Playboy.

Yesterday’s Kin, Nancy Kress

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