The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Dernière revue BD, comics


"Walking Dead tome 19, March to war". Dernière livraison en date en VO.

Les préparatifs de la guerre sont entamés. La communauté de Rick, celle du royal Ezekiel, et celle du pusillanime Grégory s’organisent pour attaquer les Saviors de Negan. Malgré une légère infériorité numérique des « troupes » de Rick, la possession d’armes à feu en grand nombre semble de bon augure. Mais est-ce bien le cas ? Leurs renseignements sont-ils complets ? La marche à la guerre sera-t-elle une marche vers la liberté ou un aller simple pour l’annihilation ?
D’autant que Rick lance une attaque audacieuse et non planifiée,  mettant en danger la totalité de sa communauté et la livrant à la bestialité de Negan.

Michonne revient au premier plan. D’intéressantes considérations sur le caractère sacré et mythique du pouvoir politique sont énoncés. Mais surtout Robert Kirkman garde très élevé le niveau de tension. Le début des hostilités est violent, puis les scènes de conflit, longues, sont terrifiantes, stressantes, et le lecteur tourne chaque page avec inquiétude, se demandant qui d’autre il va voir mourir.

La guerre ouverte n’aura lieu que dans le prochain volume mais la guerre froide ne l’est définitivement plus. Quand aux zombies, il ne font plus que de la figuration tant les vrais prédateurs sont les hommes, comme Négan l’explique doctement à Rick.



Sortie du troisième tome de la très belle série de BD Mattéo. L’anarchiste d’origine espagnole, qui a déjà connu les affres de la Grande Guerre et de la Révolution russe, sans oublier un séjour au bagne, vit maintenant les heures d’espoir du Front Populaire. Mais 1936 est aussi l’année de la Guerre Civile d’Espagne.

Mattéo et quelques amis profitent des premiers congés payés de l’Histoire. Le plaisir de ces premières vacances, les retrouvailles avec Juliette, son amour de jeunesse, la proximité de sa mère et de ses amis, tout devrait participer au plaisir de Mattéo.
Mais la rage qui l’habite ne s’est pas éteinte. Et le monde ne l’y aide pas.

Juliette lui avoue un très perturbant secret.
Ses amis ont leurs problèmes.
La douceur estivale de Collioure ne peut masquer les tensions qui existent entre composantes du Front Populaire ni entre le Front lui-même et ses adversaires d’extrême droite.
Et la France n’est pas seule au monde ; de l’autre côté de la frontière, si près de Collioure, il y a l’Espagne, abandonnée par le gouvernement « ami » de Léon Blum, où l’aviation allemande teste les techniques de bombardement en piqué qu’elle utilisera largement quelques années plus tard.

Mattéo doit encore choisir. Rester et tenter de retisser les fils de sa vie personnelle ou s’insérer une fois de plus dans la trame de l’Histoire. Le choix, pour lui, sonnera comme une évidence.

De très beaux dessins, ensoleillés, servent la cause de cet été de bonheur trop fugace.



Enfin, tome 4 des Aigles de Rome. La révolte d’Arminius monte en puissance. Après un duel à mort, le traitre obtient l’union de toutes les tribus germaniques sous une seule bannière, la sienne. Son plan est tout de ruse, à l’opposé de la vaillance absurde et étêtée des habitudes teutonnes.

Avant l’assaut ultime sur les fameuses trois légions de Varus, Arminius couvre ses traces, supprime témoins et gêneurs afin de préserver son image d’ami de Rome, et prépare la table sur laquelle il va jouer pour la victoire.

« Face à lui », l’imbécile Varus, aveugle à la situation et confit dans l’huile de son deuil et de son admiration pour le beau Arminius ne prend aucune décision tactiquement valable alors que, pourtant, les indices s’accumulent indiquant dans quel sens le vent va bientôt tourner. Il n’est guère aidé par le très hautain Lépide qui ne rêve que de gloires payée par le sang, ni, bien sûr, par les mensonges d’un Arminius qui reste un conseiller très écouté.

Les préventions de Caelius, et les informations précises de Marcus n’y feront rien ; Varus ira de son plein gré s’enfermer dans le piège. Il mériterait bien son sort à venir s’il n’y emmenait avec lui environ 25000 hommes.

Bien écrit, superbement dessiné, ce quatrième volume des "Aigles de Rome" est encore une réussite. Vivement le cinquième et la bataille de Teutobourg.

Walking Dead t19, March to War, Kirkman, Adlard
Mattéo, troisième époque (1936), Gibrat
Les Aigles de Rome Livre IV, Marini

Commentaires