The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Shock the monkey


"Les Assassins d’Oz" est un comics écrit par Angelo Tirotto, dessiné et colorisé par Richard Jordan. Il a été récemment traduit par et publié par Atlantic BD.

Retour pour moi dans l’entourage du Magicien d’Oz.

Ici et maintenant. Le Kansas, une tornade, un couple de fermiers tué pendant l’événement. Pendant, c’est sûr, mais par la tornade ? Ou par autre chose de bien plus sinistre ?

Meurtres atroces et mystérieux, liens du sang occultés, écho d’une nuit d’été 59 durant laquelle germèrent les ferments d’une vengeance à venir, vieux secrets enfouis sous la mauvaise conscience d’une communauté villageoise, "Les Assassins d’Oz" sont une série B tout à fait intéressante sur le plan de l’histoire. On est ici dans une ambiance de film d’horreur ou dans un roman de Stephen King (penser à Simetierre) ; je vous épargnerai la référence à « I know what you did last summer ».

Nanti d’une histoire rythmée, cruelle, dure, sans concession sur le plan de la violence, mais sans grande surprise, ainsi que de personnages un peu « cookie cutter », "Les Assassins d’Oz" est d’une lecture agréable sans être le moins du monde indispensable. Le comics m’a rappelé ces innombrables DVD vus avec plaisir mais dont le souvenir s’estompe rapidement, sans qualité ni défaut mémorable. On prendra plaisir néanmoins à trouver les easter eggs disséminés dans le comics ; petit plaisir futile mais qui m’amuse toujours, et je ne suis pas le seul (je ne les donnerai qu’en mp).

Quelques points méritent néanmoins d’être pointés comme regrettables. D’une part certaines scènes ne sont pas totalement crédibles ou cohérentes (mais c’est, pour le meilleur ou pour le pire, la loi du genre). D’autre part, la caractérisation du shérif comme fan inconditionnel d’Elvis (et qui le cite à tout propos comme s’il citait Dieu) fait un peu artificielle, comme ces traits qu’on donne aux personnages dans les jeux de rôles. Ensuite, quelques lignes de texte prêtent à rire dans leur contexte (par exemple : « Pitié, ne nous violez pas » ou « Je te promets de tout te raconter quand je ne saignerai plus »). Enfin, et c’est le plus grave, les dessins sont souvent de mauvaise qualité. Corps et visages imprécis et irréguliers, décors et bâtiments réduits au plus faible niveau de détail, colorisation fade ; parfois il s’agit d’un style, ici ça sent juste le bâclé. Le magicien d’Oz de Fleming fut un émerveillement technicolor lors de sa sortie en 1939, Le monde fantastique d’Oz de Sam Raimi est un émerveillement 3D, difficile de dire de "Les Assassins d’Oz" qu’il est un émerveillement graphique.

Les Assassins d’Oz, Tirotto, Jordan

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