Pour "
The Paper Menagerie", Ken Liu a obtenu le prix Nebula 2011, le Hugo 2012, et le World Fantasy Award 2012. Aucune nouvelle n’avait jamais gagné ces trois prix. Sachant cela, j’y suis allé voir, un peu comme on va voir la femme à barbe. Le risque est grand dans ce genre de situation d’être déçu, et que le phénomène ne soit pas à la hauteur des attentes qu’il a suscité.
Dans "
The Paper Menagerie", Liu raconte l’histoire du fils d’un couple mixte américano-chinois, son amour premier pour sa mère puis son éloignement progressif. Dans le texte de Liu il y a la magie d’origamis merveilleux, c’est vrai, mais il y a surtout la réalité des épouses sur catalogue, des esclaves domestiques, du racisme ordinaire des « braves gens », du conformisme forcené des enfants, de la honte et de l’insensibilité qui peut s’installer entre membres d’une même famille. On y voit aussi la tragique histoire chinoise autour de la Révolution Culturelle (et il y a quelque chose du
Vivre de Zhang Yimou dans une partie de cette nouvelle). Et tout ça en quelques pages.
Mais surtout, il y a une histoire qui n’aurait pas besoin d’être magique et qui est terriblement émouvante. Comme dans
Good Bye Lenin qui, par delà la Chute du Mur, racontait l’histoire de l’amour énorme d’un fils pour sa mère, "
The Paper Menagerie" raconte l’amour bouleversant d’une mère pour son fils.
Ca prend à la gorge puis ça serre très fort; et si c’est Gromovar, bien connu comme
heartless bastard, qui le dit, vous pouvez le croire. Pour percer ma couenne, il en faut.
En conclusion, s’il y a une nouvelle que vous devez lire cette année, c’est "
The Paper Menagerie" du sino-américain Ken Liu. Elle mérite sans le moindre doute ses trois prix. Le reste est fade à côté.
Notons que la nouvelle est lisible en français dans
Fictions n°16.
The Paper Menagerie, Ken Liu
Ces nouvelles participent au Challenge JLNN
Commentaires
En voici donc un http://io9.com/5958919/read-ken-lius-amazing-story-that-swept-the-hugo-nebula-and-world-fantasy-awards