Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Les voies du Seigneur...

"La charte maudite" est une novella de Jean d’Aillon qui fait immédiatement suite à De taille et d’estoc.

Alors que Guillem d’Ussel se dirige vers Paris, il traverse un fief où se trament de biens sombres agissements. A son corps défendant, il devra « faire le chevalier » et défendre les humbles. Personnages retors et roués, héroïsme véritable et grande lâcheté, c’est dans un drôle de marigot que se débat Guillem d’Ussel le long des pages de ce texte, vif et enlevé, qui se lit d’une traite avec grand plaisir pour peu qu’on aime l’époque, toujours décrite avec force détails par d’Aillon dans un style qui évoque plus souvent le chroniqueur que l’auteur de romans historiques.

Comme toujours, le fonds historique est de qualité. Cruauté de mauvais seigneurs que le pouvoir absolu corrompt absolument, charte des droits seigneuriaux falsifiée en dépit de la malédiction écrite censée protéger le texte (une pratique courante au Moyen-Age, dans le but explicite de garantir le respect des accords signés), il y a dans cette novella quelque chose de la légende de Richard Cœur de Lion et de Jean sans Terre, quelque chose du malheur de la terre laissée en garde pendant la Croisade à un mauvais parent, malheur qui tombe sur les gueux soumis à l’arbitraire de seigneurs dévoyés. On se souviendra du Double Corps du Roi du duo Bellagamba / Day. Mais le XIIème siècle est aussi une époque charnière et le texte en prend acte. On y voit donc se développer les chartes « libérales » octroyées, plus ou moins volontairement, aux serfs et tenanciers, et les prélèvements sur revenus du commerce devenir des substituts, encore timides mais crédibles, aux anciens impôts et charges fixes, étant donné l’expansion des activité de foire et la prospérité grandissante des villes.

On notera que ce texte, qui n’existe qu’en numérique, est disponible sur le site français d’Amazon, mais aussi sur le site US. Pas de jaloux, quel que soit le type de compte qu’on possède.

La charte maudite, Jean d’Aillon

Commentaires

Un genre que je ne lis jamais mais vers lequel je devrais me pencher... D'ailleurs je lirais bien les Rois Maudits un jour
Gromovar a dit…
Les Rois maudits ou la trilogie que Paul Doherty a consacrée à cette période, mais vue côté anglais http://quoideneufsurmapile.blogspot.fr/2010/04/genese-de-la-louve.html