Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Hail Lorraine !


Comme pour Locke and Key, lassé d’attendre pour savoir ce qu’il en était de "Rex Mundi" chez Milady Graphics, j’ai commandé les deux derniers tomes de la VO, qui closent la série. Fin d’une aventure qui a commencé pour moi il y a presque dix ans, avec la traduction du premier tome chez Semic, éditeur disparu depuis.

Je ne reviens pas sur la qualité de l’uchronie (France, années 30, empires centraux, nationalismes européens, Eglise Catholique et Inquisitions fortes, présence musulmane en Espagne, quête du Graal dans son hypothèse Bloodline), servie par des facsimilés de presse.
Quand à l’histoire, les intrigues de palais chroniquées dans mon post précédent ont viré au très aigre. Lorraine s’est arrangé pour déclencher une guerre mondiale qui combine des éléments de 14-18 et d’autres de 39-45, et en a profité pour se débarrasser de tous ses adversaires potentiels. Devenant de plus en plus mégalomane et autoritaire, il prend un virage idéologique (et esthétique) qui rappelle fortement le nazisme. Parallèlement, le docteur Saunière et quelques alliés poursuivent la lutte à mort qu’ils mènent pour contrer les visées de Lorraine.

Scénario toujours surprenant, rebondissements plus ouvertement fantastiques que jusqu’alors, les deux derniers tomes, toujours brutaux et durs (mais c’est de guerre mondiale, de révolution, et d’épuration ethnique qu’il s’agit : The stakes are high) grimpent vers une conclusion qui est aussi une apothéose.

Les dessins, cette fois de Ferreyra,  ont un aspect crayonné et colorié qui donne la plupart du temps de très beaux résultats (notamment pour les paysages et l’architecture, mais il y a aussi de beaux visages et uniformes).

Fin d’une belle série uchronique que je ne peux que recommander à tout amateur de ce genre de littérature.

Rex mundi 5, The valley at the end of the world, Nelson, Ferreyra
Rex mundi 6, Gate of God, Nelson, Ferreyra



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