The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Connaitre le passé pour ne pas le reproduire


Suite de la sage Locke and Key avec ces volumes 4 et 5 VO, intitulés "Keys to the Kingdom" et "Clockworks", Milady m’ayant trop fait attendre.

Je ne reviens pas sur les qualités, énormes, et les, quelques, défauts d’une série qui est globalement de très bon niveau. On verra pour ça mes posts précédents ici, ou encore .

"Keys to the Kingdom", le tome 4, est très sombre. On y voit souffrir, car, pour un adolescent, la vie est dure, clef ou pas. On y voit mourir, car la guerre pour la possession des clefs (et le prix qui y est attaché), même si elle est menée par des enfants, est tout sauf un jeu d’enfant.

Il montre comment les clefs envahissent la vie de la famille Locke. Sous les assauts incessants d’un Dodge qu’ils n’ont toujours pas identifié comme leur ennemi, les Locke (essentiellement Ty) tentent de protéger le secret des clefs et surtout de la plus importante, la clef Omega. Ils découvrent la trahison, la bêtise des autres, et succombent parfois même à leur propre bêtise (Kinsey étant la spécialiste de cette occurrence). A deux doigts de comprendre d’où vient ce qui les menace, ils y échouent par suite d’un retournement de situation qui est l’occasion d’un cliffhanger de haute tenue.

Le scénario est toujours époustouflant. Le dessin est le plus souvent beau, mais variable. Au début du tome 4, le dessin enfantin de Rodriguez (ce n'est pas son style habituel) m’a désarçonné. Je pense qu’il est justifié par le fait que le récit est vu, au début, par les yeux de Bode, le petit garçon de la bande, mais honnêtement, je n’en suis pas fan. Question de goût. Ensuite, le dessin de Rodriguez redevient normal et donc agréable, même s’il y a toujours une certaine irrégularité dans son dessin (volontaire ou non je l’ignore) dont la qualité varie au fil des planches.

"Clockworks", le tome 5, offre enfin aux lecteurs comme aux enfants Locke, l’origine et l’explication des évènements qu’ils subissent depuis des mois. Initiées par la mort de leur père et leur déménagement dans le manoir Lovecraft, leurs mésaventures ont provoqué la mort de bien d’autres personnes depuis, sans qu’ils puissent jamais vraiment contrôler la situation. Grâce à une nouvelle clef découverte par hasard, les enfants vont enfin voir, littéralement, d’où viennent les clefs, et aussi qui les a forgées, dans un passé lointain, et pourquoi. Ils découvriront de plus quelle est la cause des évènements qu’ils subissent depuis la mort de leur père, en comprenant quels rapports entretenaient les participants (dont feu le père Locke, encore étudiant) à la représentation de la Tempête de Shakespeare  jouée il y a plus de vingt ans, moment théâtral immortalisé en photo, et qui semble être à l’origine des malheurs qui ont suivi. Cette connaissance les forcera à réévaluer, douloureusement, l’image qu’ils pouvaient avoir des différents protagonistes de toute l’affaire.

Reste maintenant, pour le tome 6, à dénicher la vipère lovée dans leur sein, et à la détruire enfin pour de bon. J’attends avec impatience.

La grande force de la série Locke and Key qui se vérifie encore une fois ici, c’est la puissance émotionnelle qui se dégage des albums. Le sort de personne ne peut laisser indiffèrent tant les enjeux sont élevés et les émotions violentes. De plus, Joe Hill ne se limite pas. Il tue, torture, malmène ses personnages jusqu’à la folie, dans une éprouvante histoire de fantômes comme on n'en lit pas souvent.

Locke and Key 4 et 5 VO, Keys to the Kingdom, Clockworks, Joe Hill, Gabriel Rodriguez

Commentaires

Acr0 a dit…
Bon heureusement, le dessin en hommage à Calvin & Hobbes n'a duré qu'un cahier ;) Je n'ai pas noté les irrégularités que tu décris dans le tome 4. J'avoue avoir été époustouflée par le scénario. J'aime ce dessin un peu cartoon et je trouve que le découpage des planches est plus osé que ce que j'ai croisé jusque là.
J'ai apprécié le tome 5 sur le fait qu'on ait beaucoup de réponses à nos questions ; le volume est très révélateur. Mais aucun doute, le dernier sera l'apothéose.
Gromovar a dit…
J'attends aussi avec impatience. Début 2014. Croisons les doigts.