Malgré quelques défauts, j’avais bien aimé
The Hangman Daughter, le roman policier historique d’Oliver Pötzsch, pour l’originalité d’un cadre jamais décrit ailleurs, la Bavière d’après la Guerre de Trente Ans. Cet auteur a visiblement donné tout ce qu’il avait avec son premier roman, et le second, misant sans doute pour sa notoriété sur les ventes du premier, est assez lamentable. Fin de l’histoire pour moi.
Que dire pour vous convaincre de ne jamais lire "
The Dark Monk", même s’il venait à être traduit ou offert ? Je crois que ce roman pourrait être donné à étudier en cours d’écriture comme modèle du roman putassier, facile, calibré pour esbaudir un lectorat de club de troisième âge en recherche de sensations « fortes » mais « belles » aussi. Comment se peut-ce ? Dans "
The Dark Monk", on trouvera, en vrac, des templiers (bien sûr), la Vraie Croix (tant qu’à faire), un grand complot, un moine syphilitique, une ville bavaroise guère grande mais où il est néanmoins facile de passer inaperçu, des méchants habillés en moines noirs et parfumés à la violette (véridique) mais que personne ne remarque, une femme dandy qui parle français dans le texte parce que
c’est la classe, un médecin dandy aussi (décidément !) qui invente les antibiotiques à la fin du livre et par hasard (sans déconner, c’est vrai), une histoire de jalousie féminine entre deux « tigresses » qui se disputent un homme, des histoires annexes de tentatives de viol, de visite à la grande ville, etc…, deux « maîtresses femmes » (comme aurait dit ma grand-mère, à qui ce livre aurait sûrement plu) indépendantes, brillantes, totalement anachroniques, des dialogues et des préoccupations qui semblent bien trop contemporains voire sont parfaitement ridicules, une belle enfant gravement malade mais qui finit par guérir (mon Dieu, que c’est beau), un bourreau magnanime presque ami des droits de l’Homme, des bandits de grand chemin, etc… Lévy et Brown se sont donnés rendez-vous dans ce livre, il n’y manque que Coelho.
Mais le pire (c’est donc possible) est le nombre abracadabrantesques des heureuses coïncidences qui, seules, permettent à l’histoire d’avancer. C’en est presque incroyable. On dirait un mauvais scénario de L’Appel de Cthulhu qui n’avancerait qu’à coups de jets d’Idée et de Chance, certaines questions posées par les protagonistes pourraient d’ailleurs rappeler aux maîtres de jeu ces mauvais joueurs demandant à l’aubergiste s’il est au courant de l’existence d’un culte secret de mangeurs de chair dans sa ville.
Bon, au final, on retrouve la Vraie Croix mais elle est détruite dans un incendie, les méchants meurent, les gentils gagnent, la « rivale » fuit mais l’histoire d’amour principale – il faut dire que c’est une histoire interdite, ça aussi c’est bon - n’est toujours pas réglée (c'est la fine méthode Bones ou Clair de Lune), l’épidémie se termine dans le village, ne manque qu’un banquet avec du sanglier.
J’arrête là. Si d’aucuns veulent y aller voir, bon courage. Si d’autres veulent plus de
spoil, il leur suffit de demander.
The Dark Monk, Oliver Pötzsch
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