Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

KEEP OUT !!!


Malgré quelques défauts, j’avais bien aimé The Hangman Daughter, le roman policier historique d’Oliver Pötzsch, pour l’originalité d’un cadre jamais décrit ailleurs, la Bavière d’après la Guerre de Trente Ans. Cet auteur a visiblement donné tout ce qu’il avait avec son premier roman, et le second, misant sans doute pour sa notoriété sur les ventes du premier, est assez lamentable. Fin de l’histoire pour moi.

Que dire pour vous convaincre de ne jamais lire "The Dark Monk", même s’il venait à être traduit ou offert ? Je crois que ce roman pourrait être donné à étudier en cours d’écriture comme modèle du roman putassier, facile, calibré pour esbaudir un lectorat de club de troisième âge en recherche de sensations « fortes » mais « belles » aussi. Comment se peut-ce ? Dans "The Dark Monk", on trouvera, en vrac, des templiers (bien sûr), la Vraie Croix (tant qu’à faire), un grand complot, un moine syphilitique, une ville bavaroise guère grande mais où il est néanmoins facile de passer inaperçu, des méchants habillés en moines noirs et parfumés à la violette (véridique) mais que personne ne remarque, une femme dandy qui parle français dans le texte parce que c’est la classe, un médecin dandy aussi (décidément !) qui invente les antibiotiques à la fin du livre et par hasard (sans déconner, c’est vrai), une histoire de jalousie féminine entre deux « tigresses » qui se disputent un homme, des histoires annexes de tentatives de viol, de visite à la grande ville, etc…, deux « maîtresses femmes » (comme aurait dit ma grand-mère, à qui ce livre aurait sûrement plu) indépendantes, brillantes, totalement anachroniques, des dialogues et des préoccupations qui semblent bien trop contemporains voire sont parfaitement ridicules, une belle enfant gravement malade mais qui finit par guérir (mon Dieu, que c’est beau), un bourreau magnanime presque ami des droits de l’Homme, des bandits de grand chemin, etc… Lévy et Brown se sont donnés rendez-vous dans ce livre, il n’y manque que Coelho.

Mais le pire (c’est donc possible) est le nombre abracadabrantesques des heureuses coïncidences qui, seules, permettent à l’histoire d’avancer. C’en est presque incroyable. On dirait un mauvais scénario de L’Appel de Cthulhu qui n’avancerait qu’à coups de jets d’Idée et de Chance, certaines questions posées par les protagonistes pourraient d’ailleurs rappeler aux maîtres de jeu ces mauvais joueurs demandant à l’aubergiste s’il est au courant de l’existence d’un culte secret de mangeurs de chair dans sa ville.

Bon, au final, on retrouve la Vraie Croix mais elle est détruite dans un incendie, les méchants meurent, les gentils gagnent, la « rivale » fuit mais l’histoire d’amour principale – il faut dire que c’est une histoire interdite, ça aussi c’est bon - n’est toujours pas réglée (c'est la fine méthode Bones ou Clair de Lune), l’épidémie se termine dans le village, ne manque qu’un banquet avec du sanglier.
J’arrête là. Si d’aucuns veulent y aller voir, bon courage. Si d’autres veulent plus de spoil, il leur suffit de demander.

The Dark Monk, Oliver Pötzsch

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