The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Les blogueurs parlent aux blogueurs : Nébal


Quand j'ai commencé à écrire ce blog, il y a cinq ans, un blogueur m'a rapidement impressionné par le nombre, la taille, et la diversité de ses chroniques, c'est le citoyen Nébal et son Welcome to Nebalia. C'est toujours le cas aujourd'hui.
Comem on le sait sans doute, « Nébal lit des bons bouquins, écoute des bons disques, regarde des bons films, et joue à des bons jeux, entre autres ». Il est passionné par la SFFF et la philosophie politique, ce qui nous fait deux points communs, et, oui, "L'histoire de ta vie" est un chef d'oeuvre. Il n'avait jamais été interviewé, pour des raisons impossible à déterminer. L'erreur est réparée aujourd'hui.




1) Bonjour, peux-tu te présenter en deux mots (tu peux être aussi bref que tu veux…jusqu’au néant)

Salutations, citoyens. Ben, euh, Nébal, de son vrai nom Bertrand Bonnet. Aime lire des trucs, en causer, et parler de lui à la troisième personne.

2) Pourquoi avoir créé un blog ? Est-ce le premier ? Le seul ?

Le blog a toujours eu chez moi une dimension qu’on pourrait qualifier de « thérapeutique » : il s’agissait de combattre deux de mes traits de caractère les plus fâcheux, la timidité exacerbée jusqu’à la phobie sociale (bonjour les clichés) et la flemme. Pis, tout simplement, j’aime causer avec les gens des trucs que j’ai lus, vus ou entendus ; très vite, après m’être investi sur la toile dans des forums, etc., j’ai donc ressenti le blog comme un besoin. Welcome to Nebalia est mon premier blog, et c’est jusqu’à présent le seul, même si j’ai parfois eu des envies de blog politique indépendant (Dieu merci, je n’ai pas succombé à l’heure actuelle…)

3) Combien de temps y consacres-tu ?

Arf. C’est très variable. En ce moment, j’avoue le négliger un peu (euphémisme)… Mais en période intensive, ça fait dans les deux heures par jour, je dirais.

4) Blogues-tu tout ce que tu lis ?

Oui. C’est comme ça que j’ai envisagé les choses dès le départ, et la simple honnêteté m’incite à continuer dans cette voie. Je blogue ce que j’aime, ce que je n’aime pas et – le pire – ce que je trouve moyen, dans la mesure où je ne considère pas qu’un livre aurait plus de légitimité qu’un autre à figurer sur mon blog. Il y a une petite exception à ce principe, ce sont les livres auxquels j’ai « participé » d’une manière ou d’une autre : ceux-là, je les évoque sous la mention « pub copinage », mais il y aurait conflit d’intérêts à ce que je les chronique.

5) Comment choisis-tu ce dont tu parles sur ton blog ?

J’ai plus ou moins organisé scientifiquement ma pile à lire (volumineuse, comme il se doit : une commode de chevet…), histoire de me répartir entre les genres, les formats et les époques, mais, en fait, je n’en tiens pas compte si ça me saoule trop… Je parle de ce que je lis, et je lis ce que je veux, donc (même si j’ai une petite tendance à favoriser « l’actualité » et les SP – cela dit, ce n’est pas systématique là non plus).

6) As-tu déjà lu certains livres simplement parce que tu te disais que ça pourrait faire un article intéressant pour ton blog ?

Oui et non. Disons que je ne me suis jamais lancé dans une lecture simplement pour en causer sur le blog, ce qui me paraîtrait absurde. Par contre, il m’est arrivé très souvent de lire des bouquins jusqu’au bout, même en pestant et renaclant, parce que je savais devoir en parler ensuite, et il me semblait que l’honnêteté imposait au moins de lire le livre en entier. C’est vraiment exceptionnel que je lâche un bouquin en cours de route, et, le cas échéant, je le signale ; mais généralement, donc, je me farcis la chose en intégralité, et le blog justifie un peu cette pratique (déviante, bien entendu).

7) Depuis combien de temps lis-tu de la SFFF ?

J’ai commencé à en lire vers l’âge de 10 ans, des licenses et des grands classiques : Le Seigneur des anneaux, les cycles de « Dune », « Fondation » ou des « Princes d’Ambre », Lovecraft et les lovecraftiens… Je m’y suis tenu pendant un bon moment, jusqu’à la fac, quasiment, où j’ai largement laissé tomber le genre, voire la lecture de fictions en général, pour me consacrer à des manuels et des essais. Et puis, vers, oh, je sais pas, 25 ans, je me suis retrouvé avec un bouquin de Philip K. Dick dans les mains, et ça a fait l’effet d’une seconde révélation : je me suis enquillé son intégrale (ou presque), et un domino entraînant l’autre…

8) A quel rythme lis-tu ?

Là encore, c’est très variable. Mais bon : dans la mesure où je suis chômeur, on va dire que je dispose de temps pour la lecture, qui reste mon loisir préféré… et quand je travaille, c’est avec des livres, alors bon. Je peux passer des journées entières immergé dans mes bouquins ; ça crame un peu les neurones, mais ça m’arrive somme toute fréquemment.

9) Que trouves-tu dans cette littérature de genre ?

Bien des choses, différentes selon les sous-catégories, même si j’aime à peu près autant la science-fiction que la fantasy ou le fantastique et suis tout sauf un acharné de l’étiquette. Disons qu’outre l’évasion et le divertissement, que je ne néglige jamais, je trouve l’imaginaire particulièrement propice à la réflexion sur le monde et sur l’homme (re-bonjour les lieux communs), comme aucun autre genre littéraire ne l’est à mon sens (mais là je suis un peu de mauvaise foi : ma culture polardeuse est proche de néant, mais j’imagine que c’est là aussi un prisme particulier, autorisant un discours tout aussi intéressant pour qui sait le dénicher ; simplement, je ne me sens pas véritablement armé pour ça). La SF, entendue au sens large, autorise des expériences de pensée phénoménales, qui m’ont toujours fasciné. Mais je n’ai rien contre un peu de divertissement « pop-corn » à l’occasion, non plus ; là, j’attache souvent une importance particulière à la cohérence et à la richesse des univers créés : cette faculté qu’ont les auteurs de SFFF à inventer des mondes m’a toujours passionné.

10) Partages-tu cette passion avec ton entourage ?

Oui, largement. Il faut dire que, depuis que je me suis installé à Paris, bon nombre de mes fréquentations proviennent de mon activité sur le ouèbe, forums et blog. C’était moins vrai avant. En même temps, j’ai un peu le sentiment de faire partie d’un groupe de personnes qui sont passées par la SF, ne le regrettent certainement pas, mais qui sont en train de s’émanciper un peu du genre, ou du moins de ses acceptions les plus strictes ; ça reste quand même une communauté d’intérêts.

11) Quel a été ta première lecture SFFF ? Te souviens-tu de l’occasion qui t’a amené à cette lecture ?

C’est compliqué… En fait, je suis venu à la SFFF en même temps que j’ai commencé à m’intéresser aux jeux de rôle et autres wargames type Warhammer, et il y a donc eu dès le départ une certaine émulation, ou un certain parasitage, entre les deux activités. Quant à dire ce que fut au juste ma première lecture SFFF… Bon, c’était probablement un Jules Verne à la bibliothèque de l’école, mais je serais incapable aujourd’hui de dire lequel. J’ai de vagues souvenirs de très mauvais « Star Wars » et « Star Trek » destinés à la jeunesse… sans parler des « livres dont vous êtes le héros ». Mais le vrai déclencheur, là, je sais : ça a été Le Seigneur des anneaux, dont j’ai entendu parler par le biais des jeux de rôles et compagnie, et que j’ai attaqué une première fois vers l’âge de 10 ans – je me souviens encore avoir succombé au « Conseil d’Elrond » lors de cette première tentative… Je m’y suis à nouveau attelé l’année suivante, et cette fois je l’ai lu d’une traite. Je n’ose pas le relire aujourd’hui, mais c’est incontestablement un livre qui a beaucoup compté pour moi. Ce en quoi je ne suis pas très original…

12) Peux-tu nous décrire un (ou plus) grand souvenir de SFFF ?

Pas facile, là non plus. Mais quand j’ai littéralement entendu les tambours des orques dans la Moria grâce à la plume de Tolkien, c’était quelque chose. De même la première fois que je suis allé faire un tour du côté des « Montagnes hallucinées » de Lovecraft. Et puis il y a Dick, bien sûr, même si là c’est plus tardif, et si j’aurais plus de mal à évoquer un souvenir précis. Même chose pour Ballard, ou Vonnegut – souvenir extraordinaire de ma découverte de cet auteur, avec une nuit passée à bloquer sur Abattoir 5… Autrement, j’ai de beaux souvenirs type « sense of wonder » chez des auteurs comme Stephen Baxter ou Greg Egan. Ce dernier a écrit des nouvelles qui m’ont bouleversé, comme « Des raisons d’être heureux » (dans Radieux) ; Ted Chiang, aussi, m’a fait beaucoup d’effet, par exemple avec « L’Histoire de ta vie » (dans La Tour de Babylone).

13) Quel est le livre qui t’a le plus marqué récemment ? (Répondre sans réfléchir)

Je dirais Le Conte des contes de Giambattista Basile, que j’ai découvert sous la forme du florilège récemment édité par Phébus/Libretto, et que je compte bien approfondir un de ces jours… Mais ce n’est pas exactement un texte récent ! Si on doit s’en tenir à la production de ces dernières années, je dirais The City & the City de China Miéville : une idée géniale, exécutée de main de maître.

14) Vers quelle genre SF, F, ou F, va ta préférence ? Et pourquoi ?

Aucun, mon général. Pour moi, les trois genres sont plus ou moins indissociables, et j’ai passé l’âge où je m’intéressais et prenais part aux querelles d’étiquette… La nébuleuse « imaginaire », avec ses contours flous, me convient très bien, c’est là que je me sens le mieux.

15) Comment ont évolué tes goûts entre tes débuts en SFFF et aujourd’hui ?

Je suis probablement devenu plus exigeant, et nombre de mes premières lectures en SFFF ne passeraient plus aujourd’hui (j’ai eu l’occasion de le constater récemment avec Asimov et son « cycle des Robots »…). À l’heure actuelle, j’avoue aussi être surtout attiré par les œuvres « à la marge », ce qui n’était pas forcément le cas auparavant.

16) Quels sont tes auteurs préférés ? Pourquoi ?

Si l’on parle de littérature en général, alors je placerai sur le podium Franz Kafka et Gustave Flaubert, qui sont incontestablement mes chouchous, et deux personnages auxquels j’aurais tendance à « m’identifier », si j’ose m’exprimer ainsi. J’ai dévoré leurs œuvres ; Kafka a eu le don de me rendre malade, tour de force dont je ne me suis toujours pas remis ; quant à Flaubert, j’adore son côté « observateur acerbe de la réalité contemporaine », son perfectionnisme et son tiraillemennt entre naturalisme et œuvres plus « romantiques », encore que je ne sois pas tout à fait sûr de la pertinence de ce dernier terme (mais je me comprends). J’accorderais aussi une place spéciale à La Vie et les opinions de Tristram Shandy, gentilhomme de Laurence Sterne, livre qui m’a collé une claque monumentale et m’a fait hurler de rire. Si l’on s’en tient à la SFFF au sens strict, alors ce sera J.G. Ballard, Philip K. Dick, Ursula K. Le Guin et Howard P. Lovecraft. Ballard parce qu’il a écrit des nouvelles parfaites, et j’aime sa conception du genre ; Dick est celui qui m’a fait redécouvrir la SF, et son questionnement de la réalité me fascine ; Le Guin pour son « cycle de l’Ekumen », à mon sens une des plus grandes merveilles de la science-fiction contemporaine, d’une intelligence bluffante ; et Lovecraft parce que les Grands Anciens sont tellement cools…

17) Y a-t-il des livres que tu regrettes d’avoir lu (temps perdu) ? D’autres que tu aurais regretté de ne pas voir lus ?

Non, je ne regrette pas vraiment d’avoir lu tel ou tel livre : c’est du temps perdu, certes, mais du temps, j’en ai… Et de chaque lecture ou presque il est possible de tirer des enseignements. Quant à la deuxième question, elle me paraît un tantinet paradoxale…

18) Y a-t-il des auteurs dont tu lis tout (ou voudrait pouvoir tout lire) ?

Oui. Ceux cités plus haut comme étant mes préférés. Je ne suis pas collectionneur, mais un chouia complétiste quand même. Ça a commencé très tôt, avec Tolkien, même si j’ai lâché l’affaire à force de fonds de tiroir illisibles réservés aux exégètes les plus maniaques… Je suis loin d’avoir tout lu de Ballard, mais j’ai lu tout Lovecraft, et la très grande majorité des œuvres de Philip K. Dick et Ursula K. Le Guin.

19) Vas-tu voir les auteurs sur les salons ? Ramènes-tu des interviews, des photos, des dédicaces ?

Je ne suis pas très « salonard », n’étant de toute façon pas très sociable de manière générale : je suis allé une fois aux Utopiales, et c’est tout. Ma timidité exacerbée ne me facilite pas le contact avec les auteurs, aussi l’exercice de l’interview me paraît-il insurmontable. Par contre, quand il y a des dédicaces dans des librairies parisiennes dont on ne citera pas le nom pour ne pas faire de publicité à Charybde et Scylla, j’y vais volontiers, parfois accompagné de mon appareil photo (enfin, je le faisais avec un argentique avant, mais j’ai récupéré un numérique il y a peu, ce qui devrait me faciliter les choses).

20) Que penses-tu de la bit-lit ? Et de Harry Potter ? (je crois que ces deux questions étaient indispensables ;-)

La bit-lit, je n’en pense pas grand-chose… Je sais que ce n’est pas pour moi, a fortiori depuis que ma manie adolescente et si commune des vampires m’a quitté, mais si les autres y trouvent leur bonheur, tant mieux pour eux. Ce qui me gonfle dans ce phénomène, par contre, c’est la tendance des éditeurs à tirer sur la corde : le nombre de parutions est totalement hallucinant, et pour ainsi dire terrifiant… « Harry Potter », par contre, je ne me qualifierais pas de fan, mais je suis partisan. Je n’ai pu chroniquer sur mon blog que le dernier tome, mais globalement j’ai trouvé ça très malin et bien fait. Ca fait parfois jaser, mais surtout de la part de ceux qui ne l’ont pas lu…

21) Tes fournisseurs : librairies, bouquinistes, Internet ?

Les trois, mon général, même si je me suis calmé sur les bouquinistes depuis que je me suis installé à Paris pour privilégier « l’actualité » ou les ouvrages de fonds neufs. J’ai la chance de pouvoir fréquenter de très bonnes librairies spécialisées (déjà citées), et j’y trouve tout ce que je cherche ou presque. J’utilise Internet essentiellement pour les livres en VO ; et puis, bien sûr, il y a les livres électroniques, mais ça, c’est en cours.

22) BD, comics, ou non ?

Plus trop maintenant, j’ai du mal à me passionner pour tout ça, d’autant que ça coûte affreusement cher. C’est d’autant plus étrange que j’étais autrefois un gros lecteur de BD franco-belge (j’ai fait mon éducation avec Spirou, tout gamin), et plus encore de comics. D’ailleurs, je rappelle qu’Alan Moore est Dieu. Par contre, à quelques rares exceptions près (Otomo, Tezuka, Tanaka…), je ne suis pas du tout un amateur de mangas ; mais c’est surtout que je n’y connais rien…

23) Lis-tu aussi de la littérature « blanche » ? Si oui, qui aimes-tu particulièrement dans ce « genre » ?

Oui, et de plus en plus, même si, encore une fois, je m’intéresse tout particulièrement aux œuvres « à la marge », interstitielles, aux « transfictions » si l’on y tient (je ne suis pas très convaincu par la théorie de Francis Berthelot à ce sujet, mais force m’est de reconnaître que c’est bien dans cette catégorie-là que je trouve mon bonheur). J’ai de grosses et vilaines lacunes dans ma culture classique, par contre… Mais j’ai déjà cité Kafka, Flaubert et Sterne ; je pourrais évoquer aussi le marquis de Sade, Joris-Karl Huysmans et Oscar Wilde, histoire de faire dans le décadent. Parmi les contemporains, des auteurs (parfois très vendeurs) comme Paul Auster, Michel Houellebecq ou Pierre Michon. Je me suis aussi intéressé pas mal à la littérature japonaise : Akutagawa, Mishima, Nosaka, Ogawa… Par contre, comme dit plus haut, je ne connais quasiment rien au policier : j’ai certes lu un peu de Conan Doyle et d’Agatha Christie quand j’étais gamin, pour ce qui est des classiques du genre, mais au-delà, à part Tony Hillerman que j’ai découvert il y a peu…

24) Tentative de Weltanschauung : qu’aimes-tu comme musique ? Comme cinéma ? Quel est ton loisir favori ? Qui est ton philosophe de prédilection ?

Weltanschauung, rien que ça ! C’est parti mon kiki.
Je préfère la musique à la chanson, et suis donc porté sur l’instrumental. J’apprécie tout particulièrement la musique électronique (surtout un peu barrée : Venetian Snares, Aphex Twin, Autechre…) ou industrielle (Throbbing Gristle, Coil), mais plus encore quand elle est mélangée avec des « vrais » instruments (je me comprends) : du coup, je vénère Ministry, Nine Inch Nails, mais aussi LCD Soundsystem ou !!!. J’aime écouter de l’ambient (Brian Eno, Biosphere, The KLF…) en travaillant, et parfois en lisant. Et puis j’aime le bruit. Indus, donc, mais aussi noisy pop à la Sonic Youth, un de mes groupes fétiches, ou plus récemment Sunn O))). Ce qui me fait penser que j’ai eu, comme tout le monde, ma période metal, mais il n’en reste pas grand chose aujourd’hui, à part Slayer. Et de temps en temps, un peu de pop anglaise débile, ça fait du bien. Sinon, du rock indé, un peu de jazz aussi.
Pour ce qui est du cinéma, je fais un blocage depuis quelques années : je n’arrive plus à m’intéresser à ça. C’est d’autant plus étrange que, comme pour les BD, j’étais autrefois très cinéphage, et également amateur de séries TV. J’étais surtout attiré par le fantastique, sans surprise, mais des plus grands chefs-d’œuvre aux pire nanars, en passant par les bisseries les plus jouissives et les zèderies les plus pathétiques. Et puis pas mal de cinéastes « classiques », aussi. Tout en haut de la pyramide, il y a Kubrick, Hitchcock et Welles, mais je pourrais en citer un paquet d’autres…
Comme dit plus haut, mon loisir favori reste la lecture.
Pour ce qui est du philosophe de prédilection, je dirais bien Schopenhauer, mais c’est mal vu… Alors je peux à la limite me rapporter à ces bons vieux sophistes grecs, Protagoras et Gorgias en tête. Mais ici, je dois faire une distinction : si ma culture philosophique « générale » est assez limitée, je me suis par contre passionné, dans le cadre de mes études, pour la philosophie politique ou, plus exactement, l’histoire des idées politiques : là, j’apprécie particulièrement des auteurs comme Machiavel, Hobbes, ou les grands libéraux français (Montesquieu, Constant, Tocqueville…), même s’ils ne sont pas forcément représentatifs de mes idées (je me considère avant tout libertaire ; je préfère ce terme à celui « d’anarchiste » : je suis trop pessimiste pour être anarchiste…).

25) As-tu un Reader ?

Coïncidence : je viens tout juste de faire l’acquisition d’un Kindle.

26) As-tu déjà lu en numérique, même sur moniteur ?

Pour le travail ou les études, oui ; mais pas pour le plaisir, ou alors vraiment très exceptionnellement.

27) Quel est ton rapport à la lecture numérique ? Penses-tu lire plus sous cette forme dans un proche avenir ?

Mon rapport à la lecture numérique ? C’est sans doute un peu tôt pour le dire… Mais, de toute façon, on devra en passer par là ; laissons donc les fantasmes aux oubliettes : je ne crois pas davantage au « tout numérique » qu’à la suprématie du papier. Enfin, bien entendu, je vais lire plus sous cette forme dans un (très) proche avenir.

28) Quel est ton rapport à Internet ? Connecté depuis longtemps ?

Pour les raisons exposées plus haut, Internet a une très grande importance pour moi ; j’ai donc particulièrement du mal à m’en passer, ce qui m’arrive cependant de temps à autre : je suis alors bien obligé de faire avec… Par contre, je m’y suis mis sur le tard.

29) As-tu un lien avec le monde de l’édition ? Ou du livre plus généralement ?

Yep. J’ai pas mal d’amis libraires ou éditeurs, et j’ai effectué des travaux de correction/préparation de copie pour diverses maisons d’édition. Et puis il y a le cas Dystopia Workshop, où, là, ça va parfois un peu plus loin…

30) Une dernière chose à dire au lectorat en délire ?

Non. Aha.



Merci de votre attention. Et n'oubliez pas ! Duck ! And cover !

Commentaires

Maëlig a dit…
Chic, ça fait longtemps que je l'attendais celle-là!
Gromovar a dit…
Ben oui. Surprenant délai de ma part.
Efelle a dit…
Gromovar tu sera fouetté... ainsi que tout tes détracteurs qui ont attendu cette interview sans la réclamer...

Au plaisir de te croiser Nébal, vu notre fréquentation des même lieux de perdition. Tu es une référence et un affreux donneur d'envie de lire pour moi.
Gromovar a dit…
Je me couvre la tête de cendres :(
Anudar a dit…
Merci à Grom' et à Nébal pour cette interview :) !
Guillmot a dit…
Sympa comme tout cette ITW !
Tigger Lilly a dit…
Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est complet. Il était en effet temps de combler cette lacune dans ton palmarès d'interviewés.
Gromovar a dit…
Carence comblée :)
Lhisbei a dit…
on a failli attendre :p

Sinon vi en vrai Nébal est timide. tellement timide que ça en est impressionnant - mais quand il cause, le bougre, faut l'écouter je vous le dis. il faut le lire et l'écouter :p
Munin a dit…
Où l'on découvre que Nébal n'est pas un con (mais qui en doutait ?)
Gromovar a dit…
C'était une ruse.
Nébal a dit…
Meuh non.

En tout cas, l'exercice était amusant. Merci !
Gromovar a dit…
C'était un plaisir.