The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

La vérité était ailleurs

Tome 3 de la série "Notre mère la Guerre". Il est aussi réussi que les deux premiers, et prolonge les investigations sur la série de meurtres de femmes à l'arrière des tranchées. On a pu croire à l'issue du tome 2 qu'on savait qui étaient les assassins, il semble que c'était une fausse piste.
Au moment où commencent les mutineries de 17, Kris emmène le lecteur dans les premiers chars d'assaut, dans un hôpital militaire, dans un souterrain gazé. Il donne la parole à tous types d'acteurs de l'époque, et insiste sur le hiatus entre la vision romantique que beaucoup de soldats avaient de la guerre à ses débuts et la confrontation permanente à la réalité macabre et grotesque du front. Il met aussi en évidence la manière inhumaine et pleine de morgue avec laquelle les officiers traitent la troupe. On découvre aussi comment la République envoya au front des mineurs délinquants, dans une mascarade de réhabilitation dont aucun ne sortit vivant. On voit enfin un arrière qui n'imagine même pas les souffrances qu'endurent les hommes au front, et des poilus qui se sentent devenus parfaitement étrangers à tous ceux qui n'ont pas connu le feu. Le dessin de Maël illustre à merveille la confusion des sentiments et des situations.
PS : A noter un remerciement de Kris à mon vieil ami André Loez pour ses travaux au sein du Crid 14-18, celui-ci par exemple.
Notre mère la Guerre t3, Kris, Maël

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