The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

C'est l'interprète qui compte


L’histoire du Joueur de flute de Hamelin, tout le monde la connaît. Vieille légende germanique popularisée par les frères Grimm, elle est terriblement cruelle, et de ce genre de morale d’Ancien Testament qui fait retomber la faute des pères sur les fils.
L’album d’André Houot n’est donc qu’une (nouvelle) interprétation d’un récit apocryphe. Mais quelle interprétation !
Je vais être bref et simple. "Hamelin" est beau. Comme peut l’être un bel objet, un beau bijou, une belle statue. Houot adapte fidèlement le récit en y ajoutant simplement une histoire révoltante, dans sa banalité, d’accusation de sorcellerie. Il y montre aussi un procès d’animal, comme il en existait vraiment au Moyen-Age. Mais, par delà l’histoire qu’on peut déjà connaître, Houot donne de tout cela une mise en image sublime. Les graphismes sont fins et très détaillés. L’encrage précis emplit l’image d’une multitude de petits détails réalistes. Les couleurs sont superbes, toujours adaptées, de l’ocre au noir au bleu, lumineuses ou sombres suivant les lieux et les moments.

L’Allemagne médiévale, avec ses maisons à colombage, ses rues sombres éclairées par de rares torches, ses murailles et portes fortifiées, ses notables vêtus de riches étoffes, ses mendiants scrofuleux, ses champs baignés de soleil, ses lavoirs, ses piloris, s’offre au lecteur ébloui par tant de magnificence. Cerise sur le gâteau, les phylactères font de serpentines circonvolutions pour rejoindre les bouches, et les encadrés de présentation sont écrits en caractère gothiques et enluminés.
J’ai hésité avant d’acheter cette adaptation d’une histoire bien connue, par peur de ne pas frissonner par manque de nouveauté. Le fond est ancien, mais la forme est celle de Houot, et elle vaut vraiment le détour. Mes yeux en sont encore ébahis.
Un album à s’offrir, à offrir, autant aux amateurs de BD qu’à ceux de Beaux Livres.
Hamelin, André Houot

Commentaires

Éric Nieudan a dit…
Bien joué le pousse a l'achat... J'ai téléchargé deux de tes recommandations. Et même pas pour faire des cadeaux! :)