The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Angle Mort 5


Angle Mort n°5 est disponible sur le site du webzine.
Je crois que le meilleur, encore une fois, c'est l'édito. D'une grande intelligence, il est passionnant.

Puis,

"Le punisseur", de Jean-Marc Agrati, est un très beau texte, mêlant passé, présent, futur, dans une ambiance oscillant entre "Le Roi des aulnes" et le splatterpunk. Manque une vraie tension narrative dans ce texte qui, du fait de sa brièveté évoque plus le kinétoscope que le cinéma. Je suis convaincu qu'il fait mieux dans les nouvelles qu'ils rassemblent en recueil.

"Porté disparu" de Lauren Beukes est un efficace texte de science-fiction militaire qui pêche néanmoins par la transparence symbolique de ce qu'il veut dénoncer.

"L’IA qui écrivait des romans d’amour", d'Olivier Paquet est un texte indigeste à force d'être démonstratif. Sur le thème de l'IA qui ne veut pas mourir, j'ai déjà lu bien plus émouvant, en particulier le Epoch de Cory Doctorow, sur l'IA tout court il y a le Chiang ou le Egan. Bon, on ne peut pas toujours être original. Mais la lourdeur redondante de la démonstration m'a tuer (!) et m'a donné les plus grandes inquiétudes sur l'opinion que Monsieur Paquet se fait de mon intelligence. Parler des commanditaires du labo de recherche dans lequel vit l'IA et de leurs objectifs économiques, de la bottom line du compte de résultat, ad nauseam, est pénible au point de m'avoir rappelé le théatre d'intervention des années 70.

Enfin, "Treize vues des bas-fonds", de William Gibson. Plaisir d'éditeur d'avoir un inédit de Gibson. Mais l'intérêt de cet inventaire à la Prévert en forme d'expo photo m'a un peu échappé. Je suis peut-être aussi con que les deux auteurs au-dessus ont l'air de le penser.

On achète Angle-Mort (c'est un ordre), et on l'achète pour l'édito et l'Agratti.

Commentaires

Gilles Dumay a dit…
J'ai bien aimé le texte de Gibson ; je ne sais pas si on peut appeler ça une nouvelle. Je trouve que ça vaut le coup de le relire : la seconde fois on n'est plus perturbé par la forme et on peut mieux se concentrer sur les "tableaux". C'est un choix audacieux, malgré le nom et l'aura de l'auteur.
Gromovar a dit…
Allez je la relis ce soir.