Daryl Gregory : I’m Not Disappointed Just Mad AKA The Heaviest Couch in the Known Universe

Conseil aux nouveaux auteurs : Faites attention quand vous plaisantez en ligne. Imaginez, vous faites une blague sur l’écriture d’une histoire ridicule, quelque chose que vous n'écririez jamais ; ce n'est qu'une bonne blague jusqu’à ce qu’un éditeur en entende parler et vous demande d’écrire cette histoire. Il y a quelques années, sur un site, je disais à quel point Iain Banks était mon écrivain préféré mais que si je devais écrire un space opera, ce serait sur deux fumeurs défoncés qui manquent la guerre interstellaire parce qu’ils essaient de déplacer un canapé d’un bout à l’autre de la ville. Jonathan Strahan est alors intervenu et a dit : Je publierais ça. Ha ha ! Très drôle. Il a alors ajouté : Non, vraiment. Plus tard, on s’est croisés à une convention, et il m’a dit : Alors, cette histoire façon Iain Banks ? Et voilà, c'est fait ! Je sais, c’est une histoire absurde, mais en ces temps sombres... Sachez juste qu’elle a été écrite avec beaucoup d’amour et d’admir

Le nombre de la Bête


"Prophétie" est le quatrième volume des enquêtes de Matthew Shardlake, avocat vivant dans le Londres d'Henry VIII. J'ai déjà écrit que j'aimais bien cette série dans ce billet, et celui-là. Le polar historique anglais médiéval est un divertissement agréable et reposant entre deux ouvrages SFFF. C'est un espace-temps que je connais tellement que j'ai l'impression de lire du contemporain et que ça ne demande aucun effort de visualisation.
Dans cette nouvelle installation, Sansom met en scène un sérial killer, ce qui est original dans un polar médiéval. Obsédé par l'Apocalypse, il reproduit l'épisode des sept coupes. L'enquête pour le retrouver est longue et difficile, tant à l'époque il n'y a pas d'analyses ADN, d'interceptions téléphoniques, de bases de données administratives.
Par delà le plaisir de l'énigme, je vois trois intérêts culturels à lire ce roman. D'une part, découvrir le monde sinistre des asiles d'aliénés, lieux de relégation pour riches malades mentaux, à travers la visite de Bedlam, le plus ancien au monde. D'autre part, plonger dans la terreur religieuse qui accompagna les valse-hésitations d'Henry VIII entre réforme et catholicisme, et voir comment les politiques utilisent la religion pour servir leurs intérêts diplomatiques et/ou militaires. Enfin, être témoin de la terreur religieuse ressentie par nombre de réformés qui s'interrogaient jusqu'à la folie sur l'état de leur Prédestination, angoisse métaphysique qui, rappelons-le, fut l'un des facteurs favorisants de l'apparition du capitalisme pour Max Weber.
Apprendre un peu en se distrayant beaucoup, le deal me parait honnête.
Prophétie, C. J. Sansom

Commentaires

Blop a dit…
"Apprendre un peu en se distrayant beaucoup, le deal me parait honnête."
Un deal dont je ferais bien mon credo. Je suis convaincue, donc je le lirai volontiers lorsqu'il me tombera sous la main. Merci, Gromovar.
dasola a dit…
Bonsoir Gromovar, pour le moment, je n'ai lu que Dissolution qui m'a plu. Je pense lire les autres un jour. J'adore les romans policiers qui se passe dans un contexte historique précis. Bonne soirée.