The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

I'll come back for you


"Bridesicle" est une nouvelle de Will McIntosh publiée dans Asimov's en 2009, prix Hugo et nominée Nebula.
Dans un futur proche, les morts peuvent être cryogénisés pour attendre des soins et un réveil à venir. Une assurance paie la cryogénisation et la conservation, mais c'est à quelqu'un de payer, le cas échéant, les soins de réanimation. Mira est stockée après un accident mortel de voiture. Sortira-t-elle du stock et comment ?
"Bridesicle" traite intelligemment de questions d'éthique qui nous guettent peut-être à moyenne échéance. Faut-il stocker les morts en attente d'un espoir de soin ? Qui aura accès à ce service ? A quel prix ? Quels seront les droits de ces ni-morts ni-vivants ? Les réponses qu'apporte l'auteur sont glaçantes (c'est le cas de le dire). Car si la mise en chambre froide est payante, la sortie du centre est loin d'être gratuite, et les morts doivent payer de leur personne s'ils veulent espérer vider les lieux (difficile d'en dire plus sans spoiler).
Ce qui fait l'immense qualité de cette nouvelle tient au fait que McIntosh parvient à poser une vraie question intellectuelle et à lui donner corps à l'aide de personnages qui provoquent l'empathie du lecteur. L'angoisse de Mira, sa tristesse, ses maigres rêves, son espoir, donnent réalité à ce qui n'aurait été sinon qu'une interrogation théorique. Comme dans Soft Apocalypse, l'histoire est portée par un personnage avec qui l'on tremble et dont on veut le bien. Et, comme dans son roman, McIntosh, en abordant une problématique qu'il connait bien académiquement, parvient à en tirer le meilleur.
La nouvelle se télécharge ici. Ne passez pas à côté.
Bridesicle, Will McIntosh

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