The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Dead Skin Mask


"Druide" est le premier roman adulte d'Olivier Peru, mais c'est loin d'être sa première création. Scénariste et dessinateur de BD, auteur de la très appréciée (entre autres par mon fils de douze ans) trilogie "Les Hauts Conteurs", Peru est si prolifique qu'il a même fait un peu de télé. Et nul doute qu'il sait écrire une histoire (dessiner aussi, la superbe couverture est de lui).
Lorsqu'un meurtre de masse aussi atroce qu'incompréhensible est perpétré au sein d'une des forteresses les mieux gardées du royaume, un druide et ses deux disciples sont envoyés pour enquêter et éviter une guerre. Leurs investigations les mèneront au-delà de ce que leur imagination aurait pu concevoir. "Druide" fait partie d'un genre dans lequel il est (presque) seul : le thriller horrifique de fantasy. Rien que pour ça, il vaut le détour.
Peru ne se prive de rien dans ce roman, qui a gagné le Prix Révélations des Futuriales 2011, et avec l'insolence de la jeunesse il mêle une intrigue presque policière, avec trois personnages qui rappellent un peu "Le nom de la Rose", une civilisation ésotérique aux rites ancestraux, un Mal Ancien et Terrifiant, de la nécromancie, de la télépathie, des rois et des batailles (j'y reviendrai), et tout ceci en stand-alone. Loin de ses ouvrages Jeunesse, l'auteur n'hésite pas à être violent, gore par moments, et il a raison de le faire. On ne peut pas décrire les actions du mal incommensurable en étant mièvre. De plus, et c'est sûrement la qualité principale du roman, son Mal est dynamique. Contrairement aux croquemitaines habituels de la fantasy qui attendent le plus souvent dans leur repaire secret qu'on viennent les annihiler comme des boss des fins de niveaux, le Mal Ancien de Peru sort de son territoire et attaque des hommes qui avaient oublié jusqu'à son existence. Il y a de ce fait une urgence dans le roman qui fait moins artificielle que ce qu'on lit d'habitude (où il faut détruire le cristal noir avant l'alignement des trois lunes qui comme par hasard est pour demain). Ce sentiment est renforcé par l'existence de secrets qui ne se révèlent que progressivement (et de quelle manière !!!) aux protagonistes, sous les yeux du lecteur. Une Histoire officielle tronquée empêche longtemps les héros de "Druide" de comprendre ce qui est en jeu et d'en prendre la pleine mesure. Le lecteur aussi veut comprendre, il tourne alors frénétiquement les pages dans l'espoir des nouvelles révélations qui arrivent à un rythme régulier. La quête d'Obrigan est d'abord une quête de la connaissance.
"Druide" est aussi un roman qui réfléchit sur l'Histoire, le mensonge, la trahison, la responsabilité des puissants, l'amour filial des maitres envers leurs disciples, l'amour fraternel, le courage et l'abnégation. Portés par les différents personnages, ces interrogations sont au coeur du récit et elles conditionnent ce qui est. Le personnage d'Obrigan, noble et torturé, suscite une sympathie forte ; il en est de même pour ses deux disciples. Les personnages secondaires, plus ou moins développés, jouent leur rôle. L'ambiance crépusculaire et noire, évidente dès les premières pages, prend le lecteur, et c'est à de grands bouleversements que celui-ci doit s'attendre. Le monde des druides finit et une nouvelle ère commence.
Premier roman, "Druide" n'est pas exempt de défauts. Les sentiments y sont décrits d'une manière un peu trop Jeunesse à coups de grandes affirmations définitives et un peu naïves. Le grand nombre d'éléments distincts, qui fait la richesse du récit, donne parfois une impression de confusion dans les enchainements qu'une narration plus maitrisée aurait évitée. Et enfin, et ici ce n'est qu'une référence à mes goûts personnels, le siège final et les divers corps à corps sont beaucoup trop longs pour moi et, malgré de nombreuses et choquantes révélations, j'ai trouvé que le dernier tiers du livre était le moins agréable à lire et le moins original. "Druide" est néanmoins un bon roman, un très bon premier roman, une lecture originale et plaisante.
Du même, on pourra voir Nosferatu et Zombies.
Druide, Olivier Peru
L'avis de Xapur

Commentaires

Guillaume44 a dit…
Intéressante trouvaille !
Gromovar a dit…
Faite parce que mon film avait tellement aimé Les Hauts Conteurs.
Vert a dit…
Je cherche encore quelqu'un qui ne l'ait pas aimé celui-là xD. Bon je l'ai emprunté à la bibliothèque, j'ai bien envie de tenter l'expérience aussi ^^
Gromovar a dit…
Lance-toi :)
Lorhkan a dit…
Les bonnes critiques sont en effet nombreuses sur ce roman que j'ai failli acheter, mais la piètre qualité de la reliure m'avait freiné (reliure qui se décolle notamment). Peut être étais-je tombé sur une mauvaise série ?
C'est bien dommage car la couverture est sublime !

A retenter, éventuellement. Et puis un one-shot, ça ne se refuse pas. Je n'ai pas vraiment envie de replonger dans une série en ce moment...
Gromovar a dit…
Bonne expérience en effet, dans la limite des petits défauts signalés. Je n'ai eu aucun problème de reliure.
En revanche tu auras peut-être du mal à le trouver. Il est épuisé presque partout et je l'ai fait venir de la librairie Soleil Vert masi je crois que même eux n'en ont plus.
Je me laisserai tenté à l'occasion tiens.