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Gateway" de Frederik Pohl a gagné en son temps le prix Hugo, le prix Locus, et le prix Nebula. Je crois qu'il ne les vaut pas, mais je comprends qu'il les ait eus. C'était l'époque.
L'humanité, misérable sur une Terre à court de ressources, découvre un artefact alien (précisément un
BDO) rempli de vaisseaux spatiaux programmés pour aller automatiquement à l'autre bout de la galaxie, ou juste à l'étoile d'à côté. Beaucoup ne reviennent pas. Des explorateurs quasi suicidaires partent pour des missions qui leur apportent souvent la mort, rarement la fortune.
Qu'a voulu dire Pohl en écrivant ce roman qui se passe presque uniquement à glander dans un artefact alien ? Honnêtement je n'en sais rien. Sans doute, que l'Homme sera toujours l'Homme, même dans l'espace. Vraisemblablement, qu'un jour l'espace pourra être un lieu banal. Peut-être, que le cadre inhumain n'empêche pas les sentiments humains. Quoi qu'il en soit, nous suivons un "héros" au nom improbable, Robinette Broadhead (là on comprend qu'il y a un message subliminal), qui devient prospecteur. Il a peur et hésite à partir en expédition, puis se fait une raison et y va. Entre deux, il boit, il danse dans des clubs, il a des rapports sexuels, il a une copine, il se dispute, il se réconcilie, and so on. Et c'est l'essentiel de ce qu'il fait dans le roman. Si l'on excepte les rendez-vous (en flashforward) avec son psychiatre robot (quelle originale idée après le 2001 de Kubrick) dont le nom, je vous le donne en mille, est Siegfried von Shrink (là, entre le prénom allemand et le mot argotique pour désigner les psys, je me tenais les côtes de rire). On n'apprend rien des aliens disparus. On n'apprend rien de la société humaine (même les petits placards informatifs à la
Tous à Zanzibar ne disent pas grand chose d'intéressant, on est sacrément loin de Brunner).
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Gateway" est
imho assez représentatif d'une certaine SF des années 70, au pinacle de la coolitude, qui pensait que dans l'espace on trouverait des baba cools en gandoura (là aussi, voir les épisodes des séries SF de l'époque). "
Gateway" est là, entre le vide descriptif de "
La guerre éternelle" et le détachement de "
Hitch Hiker's Guide to the Galaxy", la drôlerie en moins.
Gateway, Frederik Pohl
Commentaires
Je devine à ta chronique que ce n'est pas pour moi. :)
J'ai lu ça quand j'étais en Seconde. Les suites, je les aies lues (dans le désordre) l'année après le BAC. Je me souviens que j'avais eu de la peine à entrer dans le premier, commencé, regardé la fin, avant de parvenir à le lire en entier. Puis je n'avais pas ressenti le besoin de lire les autres tout de suite après.
Les suites sont intéressantes si l'on a envie de comprendre ce qu'il se passe là-dedans, par contre, ce n'est peut-être pas le cycle le plus indispensable de la SF, hein...
Comme l'écrivait Lautréamont : "C’est un miracle qui se renouvelle chaque jour et qui n’en est pas moins miraculeux"
Après pour ce qui est du prix, je n'avais pas fait attention et puis ce n'a jamais été un critère pour moi.J'avais d'ailleurs été assez déçu par "L'Anneau-monde" de Larry Niven et Vernor Vinge.