The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Il leur faudrait une bonne grève


Il fut un temps où, lorsqu'un livre me déplaisait, je n'en parlais pas ici. Puis il m'a semblé utile de prévenir les lecteurs d'un "Bof". Rien de plus car je ne voulais pas ajouter au temps perdu de la lecture le temps perdu d'une chronique. Le temps passant, je me suis mis à expliquer avec plus de détails pourquoi tel ou tel ouvrage m'avait déplu, et à chroniquer mes déceptions. Je vais aujourd'hui reprendre une ancienne habitude et faire bref ; après plus de 600 pages d'ennui et d'incrédulité, je n'ai plus la force de développer beaucoup.
"Metro 2033" est un roman lancé à grand renfort de buzz. Après avoir beaucoup hésité, j'ai décidé de l'acheter, et j'en étais devenu impatient. Grave erreur !
"Metro 2033" est un post-apo proche (2033 c.a.d. dans 23 ans) truffé de fantastique et de mysticisme. Je veux bien croire que l'ame slave est sombre et mystérieuse comme la grande forêt d'Oural, mais transformer mes contemporains en shamans en 23 ans me parait rapide, et le pire est qu'il ne s'agit pas que d'élucubrations. Le fantastique est réellement présent et actif dans le roman (voix des tunnels, âmes des morts, morts inexplicables, j'en passe et des meilleures). Ridicule et incroyable.
"Metro 2033" est un roman d'une mollesse invraisemblable dans lequel un jeune homme (qui ne parvient jamais à inspirer le moindre affect) parcourt à pied le métro de Moscou devenu le refuge de l'Humanité (au moins la fraction moscovite de celle-ci), entend raconter des horreurs sur des choses terribles qui se passeraient ou se seraient passées ailleurs dans le métro, traverse des stations (au propre comme au figuré), et surmonte chaque épreuve en trois coups de cuillères à pot (d'ailleurs souvent donnés par un autre que lui). Il en profite pour visiter, en les longeant comme dans une rue du quartier rouge d'Amsterdam, les différentes idéologies du XXème siècle (réactivant involontairement le sens originel du mot péripatéticien, marcheur et philosophe).
Après ce long calvaire littéraire une révélation d'une mièvrerie peu commune est censée récompenser le lecteur de sa patience (je ne spoile pas, mais c'est pas l'envie qui me manque ; le Contactez-moi est en haut à droite).
Ce roman peut, peut-être, faire un bon roman Jeunesse (notamment par l'accumulation des considérations pseudo-philosophiques, assénées comme des vérités premières par certains protagonistes, et dont les jeunes sont parfois friands), absolument pas un bon roman Adulte, à moins de viser le prix des lectrices Biba. On en a tiré un jeu vidéo ; honnêtement je n'aurais pas été étonné si on m'avait dit que l'adaptation s'était faite dans l'autre sens.
Tiens, j'ai fait plus long que prévu finalement.
Metro 2033, Dmitri Glukhovsky

Commentaires

Lhisbei a dit…
ouch !
moi qui pensait que c'était une novélisation d'un jeu vidéo et pas le contraire on dirait bien que cela importe peu finalement...
la lecture de Biba semblant être un préalable je passe mon tour ;)
Gromovar a dit…
Je suis très déçu sur ce coup.
Cedric Jeanneret a dit…
tu viens de m'économiser du temps et de l'argent, merci !

(et dire qu'il y a une suite : "métro 2034", non non je ne plaisante pas.)
Gromovar a dit…
Malheur. Mais c'est logique, il y a des bouts de lignes inexplorés.
Tigger Lilly a dit…
LOL on dirait la version garçon d'Idhun.

Ta critique est plus trash que celle de salle 101. J'avais quand même gardé l'envie de le lire. Là je ne sais plus. Ptètre quand il sortira en poche, comme bouquin de plage ?

Vont-ils en faire un film ? That's the question.
Gromovar a dit…
Jamais le temps d'écouter Salle 101. Ils disaient quoi ?
Tigger Lilly a dit…
Oh là là tu en demandes beaucoup à ma mémoire de poisson rouge. Quelque chose comme "le bouquin fonctionne jusqu'à la moitié après ça devient chiant" ou alors l'inverse *-) Bref, c'était plus mitigé que franchement négatif.
Gromovar a dit…
Moi aussi j'ai d'abord qu'il allait finir par se passer quelque chose d'intéressant ^_^
Patrice a dit…
Eh bien voilà tout est dit. Gromovar a parfaitement expliqué pourquoi nous n'avons pas chroniqué ce roman sur Russkaya Fantastika.
Le fait qu'il est qu'il a été publié d'abord sur un blog, puis repris tel quel, sans vrai travail éditorial.
On aura beau dire, mais un éditeur, ça n'est pas qu'un imprimeur.
Gromovar a dit…
Dites les gars, ça signifie quoi le "kaya" qui est à la fin de chaque nom de station et dans Russkaya ?
Patrice a dit…
Le mot station est féminin, en russe, donc déjà on a -skaya et non le masculin -ski.
C'est un suffixe d'appartenance. La station Lénine sera donc Leninskaya.
Patrice a dit…
Ah, j'oubliai...
Et du coup, Russkaya Fantastika, c'est juste "Le Fantastique russe".
Ghislain a dit…
Merci de partager ton avis. Ca me permet de supprimer une entrée dans ma liste de livre à lire.
Gromovar a dit…
you're welcome
GiZeus a dit…
Putain et dire que j'étais tenté. C'est pas le rapport au jeu vidéo, mais une chronique enthousiaste d'un autre bloggueur. Si ce n'était que toi, mais apparemment un noyau de mécontentement semble s'être formé.
Gromovar a dit…
Au début je lisais surtout du bon et la tendance s'inverse complètement en ce moment.
Sic transit gloria mundi ;-)
lael a dit…
mais lol

pas le genre de bouquin que j'irais lire de toute façon

n'empêche, je trouve sympa de critique aussi bien ce qu'on aime pas que ce qu'on aime. ça défoule XD pi tant qu'à faire ça permet souvent de comprendre pourquoi on a pas aimé
Gromovar a dit…
L'idée c'est aussi d'éviter aux autres de perdre leur temps. Le temps, c'est la ressource rare dans la lecture.
Anonyme a dit…
Pour info le livre est génial..la critique faite ici, est a mon avis complétement injuste.
Et je ne suis pourtant pas un lecteur de biba.

-TheShadow