The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Dieu reconnaitra les siens


"Tuez-les tous, Dieu reconnaitra les siens" est la phrase mémorable (mais non attestée de manière fiable) qu'Arnaud Amaury, légat du pape Innocent (!?!) III, aurait prononcée à la fin du siège de Béziers en réponse à un soldat qui demandait comment choisir entre cathares et catholiques. C'est aussi le titre du premier tome de la nouvelle série d'Arnaud Delalande et Eric Lambert, "Le dernier cathare".
Loin des histoires de templiers auxquelles il pourrait faire penser, cet album aborde un évènement historique assez peu traité dans la BD, la croisade des Albigeois qui, de 1208 à 1249, annihila le catharisme (jugé hérétique), et l'indépendance occitane par la même occasion. Ne pas crier, donc, à la DaVinciconnerie, "Le dernier cathare" n'a rien à voir avec l'épuisante mode des histoires de chevalerie ésotérique. On est ici bien plus près du "Trône d'argile", l'excellente série de Jarry et Caneschi sur la dernière partie de la guerre de 100 ans, c'est à dire dans le récit historique crédible. Et cette histoire étant peu reluisante, on y voit le cynisme de l'Eglise, la faible valeur morale de nombreux chevaliers, l'absurdité d'une croisade en terre chrétienne, l'assassinat de masse commis par le fanatique religieux Arnaud Amaury.
Originalité du thème, scénario fouillé et documenté, apports culturels, équilibre savamment réalisé entre didactisme et aventure, dessins et couleurs réalistes de bonne facture, cet album fait plaisir à lire autant qu'il cultive. On en sort diverti et enrichi. Vivement la suite !
Le dernier cathare, t1 Tuez-les tous, Delalande, Lambert

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