Yal Ayerdhal in Bifrost 118 - La fin de la guerre éternelle

Dans le Bifrost 118 il y a les rubriques habituelles. Critiques des nouveautés, scientifiction and so on. Il y a aussi un édito d'Olivier Girard qui rend un hommage appuyé et émouvant à Yal Ayerdhal , un grand de la SF française qui nous a quitté il y a dix ans et dont je me souviens de le gentillesse et de la capacité d'attention à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, appartenait à ce milieu qui était le sien et qui est le nôtre. Dans le Bifrost 118 , il y a   donc un gros dossier sur Yal Ayerdhal (qu'on appelait entre nous simplement Yal) . Un dossier sur l'homme actif et en colère qu'il était, de ses combats pour le droit des auteurs à son militantisme intelligent (il y en a) . Dans le  Bifrost 118  il y a aussi une plaisante nouvelle de Yal Ayerdhal,  Scintillements . Il y raconte comment finit la "guerre éternelle" entre deux civilisations galactiques qui n'auront jamais pu communiquer. Dans un écho déformé de Lem ou d'Haldema...

Un Wagner pour les inspirer tous

Le tome 4 du "Crépuscule des dieux", intitulé "Brunhilde" est sorti récemment. Il est aussi excellent que les trois premiers. Dans un style réaliste, détaillé, et coloré, Djief illustre la superbe légende de "L'anneau des Nibelungen". Je déplore simplement, une fois encore, des visages trop triangulaires. Pour ce qui est du scénario, Jarry adapte, fort justement et sans ajout de mauvais aloi, l'un des deux récits qui inspira la tétralogie de Wagner. La malédiction attachée à l'anneau des Nibelungen met en branle un cycle d'évènements qui conduiront inéluctablement à Ragnarök, le crépuscule des dieux, début de l'âge des hommes (nous n'y sommes pas encore à l'issue du tome 4) . Amoureux inconditionnel de la tétralogie wagnérienne, je suis émerveillé par la mise en image de cette immense saga.
Lecteur du "Seigneur des anneaux", tu remarqueras ici une vraie parenté, même si Tolkien ne l'a jamais vraiment validée. Il me semble en effet difficile de ne pas faire le lien entre ces deux anneaux, forgés magiquement, détenteurs de grands pouvoirs, corrompant ceux qui les possèdent, et inspirant chez eux une possessivité maladive et meurtrière qui conduit à la trahison et à la guerre. Rappelons aussi que les deux cycles se concluent par l'avènement de l'âge des hommes après la fin de celui des légendes.
"Le crépuscule des dieux" est beau comme sont beaux les grands mythes humains. Il bouleverse comme bouleverse le destin.

Deux détails :
Ce cycle de BD est à lire en écoutant la tétralogie, et en poussant le volume.
Le tome 4 est en ce moment vendu en pack avec le tome 0, par d'autres auteurs, qui raconte la forge de l'anneau par Alberic et son vol par Wotan. Ces évènements étaient, jusqu'à présent, seulement résumés en quelques planches au début du tome 1 original. Le crépuscule des dieux, t4 Brunhilde, Jarry, Djief, Héban

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