The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

La pensée coloniale


Le dernier numéro de l'excellente revue d'histoire intellectuelle "1900" s'intéresse à ce que fut la pensée coloniale au tournant du XIXème et du XXème siècle.
Indispensable pour comprendre le phénomène sans regarder le passé avec les lunettes du présent, les papiers des chercheurs présentés permettent d'appréhender comment la colonisation fut perçue et pensée au moment même où elle se faisait.
Après une courte introduction, le premier article remet en cause le discours habituel sur anciennes ou nouvelles colonisation en la décrivant comme un jeu d'échec (ou plutôt de go) entre empires européens, aux règles jamais formalisées.
Nous lisons ensuite un article sur la posture de la gauche française face à la colonisation où nous voyons que même l'anticolonialisme n'a jamais la forme que nous imaginerions ici et maintenant.
L'histoire du Comité de défense des indigènes, nonobstant son ambiguïté, signe un intérêt métropolitain réel pour les droits des indigènes. Pour mener son action, ce comité a incidemment produit une partie de la connaissance française, en particulier juridique, sur les colonies.
Suit un entretien guère passionnant.
L'histoire "impériale" des sciences sociales montre des chercheurs, universitaires ou administrateurs, un peu en marge, oscillant sans cesse entre désir de connaissance "pures" et volonté d'aider à la gestion des colonies.
L'article suivant traite du droit au temps des colonies. Imbrication complexe et rarement cohérente du droit français, des droits et coutumes locales, et d'un droit ad hoc, le droit colonial illustre à merveille l'idée marxiste selon laquelle le droit est d'abord un instrument de domination.
La place de l'armée coloniale au sein de l'armée française est l'objet du papier suivant. Armée "différente" à tous points de vue, elle transforme la doctrine militaire, ou tente de le faire. Armée pensée dès l'origine comme celle de toute la nation, elle sera utilisée durant la première guerre mondiale sur le sol européen, à la différence des armées coloniales des autres pays.
L'article suivant étudie brièvement les mots du sionisme et montre le débat vif qui existe entre ceux qui pensent, comme Shlomo Sand par exemple, que le sionisme est une entreprise coloniale et leurs contempteurs.
Le dernier article s'intéresse à l'histoire édifiante du colonialisme sans colonie que fut celui de l'Italie.
Suivent l'"Ecrit sur l'indépendance de l'Egypte" de Sorel et des fiches de lecture.
Au final une passionnante lecture pour qui s'intéresse à l'histoire de la colonisation.
Pensée coloniale 1900, collectif

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