The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Superbe


Sortie récente du tome 4 de la superbe série "Le régulateur" de Corbeyran / Moréno.
Dans un univers steampunk art-déco superbement mis en image et en couleurs par Eric et Marc Moreno, le très prolifique Corbeyran installe un système politique dictatorial (issu du chaos provoqué par une grande catastrophe écologique) qui pratique le meurtre légal et contrôle la société en se dissimulant sous le masque d'une démocratie élective. Dans ce monde attirant et repoussant à la fois, comme une fleur vénéneuse, un complot visant à installer une dictature authentique révèle d'anciens secrets et bouleverse l'équilibre précaire des pouvoirs dans la Cité.
La société décrite par Corbeyran emprunte à l'Angleterre victorienne, non seulement dans son esthétique, mais également dans quantité de petits éléments politiques qui rappellent l'âge d'or d'une démocratie à laquelle le peuple croyait encore, et montrent l'intérêt que l'auteur porte à ces questions. Sur ces (infra/super)structures surannées, rouillées, parasitées par des insectes, des rongeurs, des ambitions indicibles, Corbeyran greffe une technologie très avancée dans ses possibilités et archaïque dans son design. Mise au service de l'ambition de quelques-uns et développée dans une amoralité absolue, la technologie est le moyen du contrôle social. Le monstre de Frankenstein croise la société ouvrière de Jack London et la domine. Et comme chez Mary Shelley, certaines des créatures finiront par se retourner contre leurs créateurs.
Intelligent, tortueux, fouillé, le scénario (et le contexte dans lequel il se déploie) illustre une fois encore la maestria du grand Corbeyran, soutenu ici par l'excellent travail graphique des Moreno. La réalisation de cette belle série a été longue (8 ans depuis le tome 1), alors quand 4 volumes sont enfin disponibles simultanément il faut sauter sur l'occasion.
Le régulateur t4, 666 I.A., Corbeyran, Eric Moréno, Marc Moréno

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