The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Mieux vaut tard que jamais


Depuis les philosophes grecs il est admis que l'art est une transcription de l'univers des idées dans le monde sensible. De ce point de vue "District 9", que je viens enfin de voir, est incontestablement une œuvre d'art. Réalisé comme un documentaire au moins dans son excellente première partie (et évoquant dans la forme le "World War Z" de Max Brooks), "District 9" est une allégorie ultra réaliste sur les réfugiés et l'apartheid. Intelligent et subtil le film aborde sans didactisme, par touches pointillistes, des questions aussi diverses que le racisme violent (sans oublier sa version ordinaire et paisible), la différence et les problèmes qu'elle entraine, la gestion des populations réfugiées, la criminalité endémique dans les zones de confinement, les trafics dans les deux sens, l'exploitation des incompréhensions culturelles. On y voit un monde dans lequel des Etats arrivés au bout de leur déliquescence laissent multinationales et mafias face à face, dans un no man's land qui rappelle furieusement le Mogadiscio du "Black hawk down" de Ridley Scott (le film est d'ailleurs truffé de références que je vous laisse le soin de découvrir). On finit par y prendre partie pour un alien vraiment peu ragoutant, et par soutenir un héros humain qui n'avait à priori ni la carrure physique ni la grandeur morale, un bon beauf écœuré par le traitement inhumain que l'organisation réserve à ceux qu'elle considère comme expendable, et qui va se découvrir une capacité de sacrifice inattendue. La deuxième partie, plus classique dans son traitement d'actionner SF, offre moins au spectateur sans gâcher l'ensemble.
Au final ça donne un très bon film, émouvant, intelligent, et foutrement efficace.
District 9, Neill Blomkamp

L'avis d'El JC

Commentaires

El Jc a dit…
comme toi je m'y suis pris un peu tard, mais cela valait largement le déplacement.
Gromovar a dit…
Ça aurait été dommage de le rater.
Guillaume44 a dit…
J'ai vraiment aimé aller voir ce film, j'ai beaucoup traité sur mon blog de la métaphore de l'apartheid et du traitement des crevettes, c'est vrai que la démission de l'état au profit des firmes privés et de la mafia est un abord intéressant de ce film !
Gromovar a dit…
Dans la petite blogosphère que je fréquente, tout le monde a aimé. Il faut croire que "Qui se ressemble s'assemble" :-)