The Deviant Book One - Tynion - Hixson

Noël 1973. Quelqu'un à Milwaukee a été un très vilain garçon. Un tueur habillé en Père Noël a assassiné et profané les « elfes » du grand magasin local, des adolescents déguisés recrutés pour les fêtes et retrouvés martyrisés. Découvert dans son antre par la police du coin, le Père Noël sanglant a le temps de blesser très gravement au visage l'un des agents lancés à ses trousses avant de prendre la fuite dans la nuit enneigée. Assez vite on soupçonne Randall Olsen, un employé du même grand magasin dont on découvre qu'il a photographié à leur insu les victimes sous la douche. A cet élément de preuve objectif s'en ajoute un autre qui l'est beaucoup moins, Randall Olsen est homosexuel. Déviant, dans la perception de l'époque, déviant donc coupable – si ce n'est toi c'est donc ton frère. Olsen est arrêté et condamné à la prison à vie. Cinquante ans plus tard, un jeune homme de Chicago, auteur de comics en recherche d'identité artistique, commence des rec...

Pour les novellas


"Le monde, tous droits réservés", de Claude Ecken, est un recueil regroupant 2 novellas, primées Rosny Ayné en 2001 et 2004, et 10 nouvelles publiées pour la plupart dans Bifrost.
Les deux novellas sont de très bonnes factures.
"Eclats lumineux du disque d'accrétion" fait un amusant parallèle entre la vie d'un trou noir et le trou noir social dans laquelle une société avancée et solidaire plonge ses assistés. Dans les années 30 le grand économiste anglais JM Keynes, observant les progrès fulgurants de la productivité, rêvait d'un monde où chacun ne travaillerait que très peu et aurait pour souci principal l'occupation de son temps libre. Ecken décrit un monde, plus semblable au notre, où la hausse continue de la productivité à pour effet principal de sortir quantité d'actifs du monde du travail, réservant celui-ci à un petit nombre qui travaille autant voire plus qu'avant. Et comme nous ne sommes pas des sauvages, les autres, les inactifs, sont secourus par la société au prix de prélèvements obligatoires importants. Si le parallèle avec le trou noir n'est qu'amusant et pourrait passer pour un effet de style, la description d'une société de chômage assisté généralisé est pertinente dans ses effets délétères. Oisiveté, petits trafics, rage (voir la description de la vrai rage que donne le sociologue François Dubet), tous les ingrédients d'une explosion sociale sont réunis dans les "Cités", ces lieux de vie attribués par le système social, avec budget mensuel consommation, énergie, média, à la masse majoritaire des inactifs. On trouve aussi en ces lieux de la créativité, étouffée par les déterminismes sociaux, et que seule une intervention extérieure peut libérer. Ce texte est futé, plutôt bien vu, et le personnage du jeune garçon qui en est le héros est vraiment attachant.
"La fin du Big Bang" répond à l'interrogation qu'a eu, un jour, tout enfant. Et si j'avais eu d'autres parents ? Le, puis les, héros de cette novella connaissent la réponse à cette question. Ils sont dotés d'une mémoire qui se souvient des univers parallèles et des différentes manières dont auraient pu s'effondrer la fonction d'onde quantique. Ils se souviennent de tout ce qu'ils ont été, de toutes les sociétés distinctes dans lesquelles ils ont vécus, et cela les coupent du reste de l'humanité pour qui la dernière réalité a l'apparence d'avoir toujours été la seule. Torturés par l'angoisse du changement de réalité à venir qui remodèlera leur vie (pas forcément en mieux) et la difficulté de conserver la mémoire de toutes leurs existences, ils parviennent progressivement à amener la réalité à une voie unique en forçant, par la conscience, le réel à correspondre aux attentes de l'observateur. On retrouve ici la théorie suivant laquelle c'est la conscience qui force l'effondrement de la fonction d'onde qui sinon resterait indéterminée. Le texte est intéressant, compréhensible sans avoir fait une thèse de physique théorique, et les personnages principaux y sont, là aussi, attachants. Le seul regret que j'ai est arrivé à la dernière page. L'accomplissement final de ces voyageurs mémoriels, la fin de leur errance est un confort petit bourgeois avec femme, enfants, adolescents pénibles. On aurait pu espérer plus sexy. Tant pis.
Les 10 nouvelles, à l'inverse, n'ont guère d'intérêt. Courtes, peu développées, elles sont d'une grande platitude stylistique.
Si vous l'achetez, c'est pour les novellas.
Le monde, tous droits réservés, Claude Ecken

L'avis de Papa Fredo


L'avis de Lhisbei

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