The Butcher of the Forest - Premee Mohamed

Il y a des années de ça, quelqu'un disait dans une interview : « Les Blancs nous emmerdent avec leurs problèmes » . C'était Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino – je ne sais plus lequel – et il parlait, si mes souvenirs sont bons, des clips de Talking Heads ou de Laurie Anderson. Tu vois, lecteur, que je source avec grande qualité cette brève chronique. Que celle de ces deux personnes qui s'est vraiment exprimé sache que, dorénavant, c’est à peu près tout le monde qui nous emmerde avec ses problèmes. Démarrer ainsi la chronique de The Butcher of the Forest , novella fantastique de Premee Mohamed, te permet de subodorer, sagace lecteur, que je ne l'ai pas vraiment appréciée. Détaillons un peu plus. Temps et lieu indéterminé. Espace-temps des contes. Veris est une femme d'une quarantaine d'années qui vit dans un petit village, au cœur d'une région conquise par un tyran (oui, c'est son seul nom dans le texte) après une guerre et des massacres innommabl...

Barbe Bleue


J'avais beaucoup apprécié le premier roman médiéval de CJ Sansom, "Dissolution". Après un "Larmes du diable" assez décevant car peu instructif sur le plan historique, voici "Sang royal" de bien meilleure qualité.
Ici c'est la tournée (authentique) du sympathique Henry VIII dans le nord de l'Angleterre, en ébullition après une révolte sanglante, qui sert de cadre au roman. Cromwell, l'âme de "Dissolution" a été exécuté, Henry VIII continue à osciller entre réformateurs et traditionalistes en fonction des nécessités politiques, il en est à sa cinquième femme, il est répugnant de graisse et de maladie et d'une cruauté sans borne, il continue à créer une nouvelle classe de seigneurs anglais, cupides et brutaux, enrichis par le partage des dépouilles des "traitres", autrement dit les opposants à sa politique. Dans ce contexte délicieux, un secret risque d'être révélé, un secret qui mérite qu'on tue sans limite pour le protéger.
Par delà l'enquête policière avec son inévitable progression plutôt réussie, c'est le substrat historique qui fait de ce roman un ouvrage intéressant. Henry VIII est connu même en France, mais que sait-on de lui vraiment ? "Dissolution" et "Sang royal" permettent au lecteur de découvrir en détail, et à partir d'une documentation historique abondante, cette période clé de l'histoire anglaise durant laquelle des institutions sont nées, le royaume s'est séparé de Rome et a créé la religion anglicane, l'assassinat politique est devenu un mode normal de gouvernement, une classe nouvelle est apparue sur les cendres de celle qui régnait auparavant, une dynastie nouvelle (les Tudor) est arrivée au pouvoir, une légende noire est née, celle de Barbe Bleue, le roi ogre qui inspira Shakespeare un siècle plus tard pour l'une de ses grandes tragédies.
Tout cela et bien plus est dans "Sang royal". Quelle belle lecture d'été.
Sang royal, C. J. Sansom

L'avis de Cedric Ferrand

Commentaires

El Jc a dit…
Et hop un petit polar historique d'ajouté a la longue liste des lectures à venir. Merci Gromovar
Gromovar a dit…
Commence par "Dissolution" pour entrer dans l'époque. Le personnage principal est le même.
Efelle a dit…
Voilà qui semble sympathique et changera de Cadfael.
Gromovar a dit…
C'est d'accord. Nous pouvons commencer.
dasola a dit…
Bonsoir, j'ai lu Dissolution mais pas les deux autres. A te lire, on est donc loin du Henri VIII de la série télé des Tudor mais plus près des portraits peints par Holbein. Bonne soirée.
Gromovar a dit…
C'est tout à fait ça :-)
arutha a dit…
Un billet qui m'avait échappé à l'époque. Donc je commence par Dissolution si j'ai bien compris. C'est vrai que ma PAL n'est pas encore assez grande.
Gromovar a dit…
Oui. Dissolution en premier, tu peux éventuellement zapper le second, et lire ensuite Sang royal. Bonne lecture.